JO de Paris 2024. "Si les jeux et le port de la flamme olympique pouvaient être une période de trêve ça serait un bon début", portrait d'un relayeur engagé

Ancien sportif, aujourd'hui inspecteur au sein de la DDETS à Arras, le fonctionnaire s'est forgé un état d'esprit autour des valeurs du sport. Pratiquant en football et en tennis de table, lorsqu'il était jeune, il a été choisi - sans postuler - parmi des milliers de profils pour être porteur de la flamme dans sa ville, début juillet. Portrait.

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Parmi les 11 000 relayeurs sélectionnés pour porter la Flamme, 182 sont des agents publics choisis par l’État, en reconnaissance de leur parcours professionnel, de leur engagement envers le service public, de leur parcours de vie hors du commun et de leur lien avec le sport. Éric Bouvergne, 46 ans, inspecteur à la DDETS, direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités d'Arras, est l'un d'eux.

Ancien footballeur amateur, le jeune Éric Bouvergne, collégien, subit un problème de santé qui l'empêche de faire du sport pendant deux ans. Il se rattrape ensuite avec le tennis de table, sport dans lequel il effectue de multiples compétitions avant - de 2012 à 2021 - de s'engager avec la ligue du Nord Pas-de-Calais puis celle des Hauts-de-France.

Dans le sport de haut niveau : "Si vous trichez, vous ne pouvez pas y arriver. Vous ne pouvez pas tenir un double discours"

Éric Bouvergne

Futur porteur de la flamme olympique le 3 juillet 2024

Mais l'homme dit avoir toujours été passionnée par le sport de haut niveau et les valeurs qu'il véhicule. "Résilience, travailler dur pour se donner les moyens de performer. Et cela dès le plus jeune âge. Il faut avoir une maturité pour pouvoir laisser un temps sa famille et aller se donner les moyens de performer", estime-t-il, lui qui a connu en tant qu'éducateur sportif, puis professeur de Sport (pas d'EPS), au Creeps de Wattignies, notamment.

Natif de Boulogne-sur-Mer et domicilié à Berneville près d'Arras, Éric Bouvergne confie son admiration pour les athlètes : "On ne peut pas tricher, il faut se donner les moyens, se donner un objectif. Et à partir de là, il ne faut pas baisser les bras. Si vous trichez, vous ne pouvez pas y arriver. Vous ne pouvez pas tenir un double discours". 

Rebondir, comme dans le sport... 

Des valeurs qu'il estime "transposer" dans son nouveau champ professionnel, celui de l'action sociale. "Ça fait partie de ma personnalité aujourd'hui. Je me suis construit au travers de ces valeurs du sport. C'est ancré en moi. Je pars du principe qu'on peut tous rencontrer des difficultés dans la vie, tous avoir un accident de parcours, une séparation, voire risquer de se retrouver à la rue et, pour autant, à un moment donné, il va falloir rebondir. Et là on retrouve les valeurs du sport. Pour rebondir... Ou ne pas descendre plus bas."

En couple, père de deux enfants de 10 ans et 6 ans, le premier fait du football et la deuxième, ne va pas tarder à choisir un sport, un inconditionnel pour l'éducation, estime-t-il. 

Lui qui se dit "authentique", sachant ce qu'il veut, se qualifie aussi de "travailleur", limite "laborieux". Retenu parmi de nombreux profils, il savoure actuellement. "C'est une fierté et un honneur pour moi. C'est incroyable, c'est un moment unique. Dire qu'à un moment je vais être le seul à porter la flamme, c'est quelque chose d'incroyable. À la maison, les enfants, ont eu du mal à le croire au départ, mais ensuite, tout le monde a estimé que c'était génial." 

Je suis attaché à la performance individuelle, faire en sorte que chacun puisse donner le meilleur de soi-même

Éric Bouvergne

Porteur de la flamme olympique le 3 juillet prochain

Le relais aura lieu mercredi 3 juillet dans l'après-midi, sur 200 mètres, une distance commune à l'ensemble des relayeurs. "Je vais alterner la course très lente et la marche pour profiter de l'instant. Devant les collègues, les amis, la famille et les habitants... Je pense qu'il y aura beaucoup de monde". Il ne stresse pas de faire son maladroit : "si elle tombe, elle tombe, ce n’est pas grave, ça passera à la télé" (rires).

Sur ce qu'il va ressentir le jour J, Éric n'anticipe pas vraiment, il sait seulement, qu'il va penser à ses proches, ses amis, ses collègues aux Arrageois et aura une petite pensée pour Dominique Bernard (le professeur arrageois assassiné) qui habitait Berneville, comme lui.

"Une période de trêve"

Sur son évolution professionnelle, du ministère des Sports au Ministère de l'Emploi, du Travail et des Solidarités, il explique, lui, qui intervient désormais sur le relogement des personnes victimes des inondations ou, depuis 2015 - 2016, sur le volet mise à l'abri des personnes en période de grand froid, ou pour les naufragés de Calais : "Je suis attaché à la performance individuelle, faire en sorte que chacun puisse donner le meilleur de soi-même. Et quand vous travaillez dans le social, il faut être capable de faire preuve de résilience dans l'accompagnement des personnes, c'est fatigant quand vous rentrez chez vous, vous repensez aux situations difficiles rencontrées. Et c'est là, où, les valeurs du sport sont importantes. Avoir de l'énergie, positiver. Si vous accompagnez une personne et que vous êtes défaitiste dans l'âme, c'est pas possible". 

Enfin, un souhait, si les J.O. et le port de la flamme olympique pouvaient être une "période de trêve pour une paix généralisée et partagée, ça serait effectivement un bon début". 

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