L'arrivée du TGV à Arras il y a 30 ans a permis de redynamiser la ville : "ce n'est plus la belle endormie"

Le TGV à Arras fête ses 30 ans ce 23 mai. Tous les jours, ils sont plus de 1000 à faire la navette entre Arras et Paris, et tous les ans, plus de 4 millions à emprunter la gare. En trois décennies, le TGV a permis de redynamiser celle qu'on appelait "la belle endormie".

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La date du 23 mai peut paraître anodine pour certains, mais pour les habitants d'Arras, elle marque un moment important : la mise en service entre leur ville et la capitale parisienne d'une liaison TGV directe.

Cette année, l'arrivée du TGV à Arras mais aussi l'inauguration de la ligne TGV Nord - qui a eu lieu le 18 mai 1993 - fêtent leurs 30 ans d'existence. Précédemment appelée "la belle endormie", cette arrivée tant attendue, a permis à Arras - et à l'ensemble de la région - de gagner en dynamisme et en attractivité. 

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Reportage du 17/05/1993 de France 3 Lille, deux jours avant l'inauguration de la ligne nord du TGV. ©Archive INA

"Ça a permis à des gens de venir s'installer à Arras et de travailler ailleurs"

L'arrivée du TGV à Arras "a changé la ville d'un point de vue économique parce que des entreprises sont venues s'installer", explique Frédéric Leturque, le maire de la ville, devant la gare. 

Cette arrivée a également permis d'imaginer des zones d'activités. Aujourd'hui, selon le maire, 50 000 emplois dans le privé ont été développés autour de la ville. "Ça a permis à des gens de venir s'installer à Arras et de travailler ailleurs" mais aussi "de compléter les choses avec l'arrivée de l'université" qui attire de plus en plus d'étudiants avec les formations proposées dans l'Arrageois. 

"La belle endormie comme on le disait il y a 30 ans est très réveillée aujourd'hui, se réjouit Frédéric Leturque. Et je pense qu'elle a fait preuve de son dynamisme."

4 millions d'usagers de la gare par an

Chaque année, 4 millions d'usagers empruntent la gare d'Arras. "Il y a à peu près 1000 abonnés au TGV chaque jour, ce qui n'est pas non plus un chiffre neutre, avec la dizaine de dessertes pour Paris, d'autres pour Orry. Les connexions s'articulent". L'objectif désormais, "c'est que le service rendu en gare soit amélioré avec le temps". 

Et quand on lui demande quelles sont ses envies, le maire d'Arras se tourne vers la SNCF. "Les envies, ce sont celles que l'entreprise SNCF imaginera parce que la gare est attractive, parce qu'il y a plus de passagers, plus d'usagers". 

Actuellement, la place de la gare est en pleine rénovation. Un nouveau quartier est en cours de création, ce qui permettra d'en faire "une porte ouverte sur l'Artois". 

L'objectif, c'est de passer de 4 à d'autres millions de voyageurs. C'est comme ça que la SNCF décidera de nouveaux TGV, peut-être demain.

Frédéric Leturque, maire d'Arras

"Les prix parisiens ne sont pas les mêmes que sur Arras"

Sur le quai de la gare, le matin vers 7h30, "Il y a les habitués et ceux qui partent en vacances", lance une cadre en assurance qui fait la liaison deux fois par semaine entre sa ville et la capitale. Il lui arrive même de discuter avec certains visages familiers. "On se reconnaît, surtout quand il y a des problèmes, on est tous ensemble quoi", explique-t-elle, légèrement amusée, en ajoutant qu'il y a moins de "problèmes sur les TGV que sur les TER". 

Le constat est partagé par un autre voyageur régulier : une convivialité s'est créée entre certains passagers réguliers. "On s'arrête en gare, on boit un petit café, on discute", souligne-t-il. 

Ce qui a attiré la cadre en assurance, c'est "le confort du salaire sur Paris et les loyers sur Arras qui ne sont pas négligeables". Elle constate également que beaucoup de personnes qui habitaient Paris sont venus s'installer Arras "pour le confort de vie".

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Une habituée de la liaison Arras-Paris, cette fois-ci en départ en vacances, explique son choix de prendre le TGV plusieurs fois par semaine pour aller travailler. ©FTV

Pour une autre semi-navetteuse dont l'employeur est aussi à Paris, l'aller-retour, "c'est pratique, plus que la voiture, pour éviter les bouchons". Elle travaille dans la capitale le lundi et mardi, et profite du télétravail le reste de la semaine, ce qui lui permet de maintenir une qualité de vie dans l'Arrageois.

Un autre navetteur prend le train entre les deux villes "trois fois par semaine". Les deux jours restants, il les passe en télétravail. Il reconnaît que vivre à Arras est beaucoup plus économique. "Les prix parisiens ne sont pas les mêmes que sur Arras" et "la grande nouveauté, c'est l'abonnement télétravail qui a aussi été porteur et efficace en terme de tarifications". 

Depuis le Covid, il constate que de plus en plus de personnes ont recours à ce mode de vie professionnel. Et même si "le télétravail n'est plus obligatoire, mais reste recommandé", selon le site du Service public, de plus en plus d'entreprises y ont recours. La crise sanitaire du Covid-19 a profondément modifié la façon de travailler. 

Continuer de dynamiser la ville

Requinqué par les chiffres de fréquentation TGV mais aussi par les retours positifs des usagers, Frédéric Leturque voit plus grand pour sa ville. Il veut créer un autre quartier, construire de nouvelles choses et les idées fusent dans son esprit. 

"Entre la gare et la commune d'Achicourt, on a racheté des terrains libres de la SNCF qui ne servaient à rien" avec l'objectif de les urbaniser et de les aménager. Par exemple, "on va créer un parking en ouvrage pour permettre aux usagers d'avoir du stationnement plus confortable, sécurisé". 

Le but, c'est que la place de la gare, la place Foch, la place Emile Breton derrière la gare et les deux quartiers autour de la gare soient en harmonie, et qu'on puisse véritablement dynamiser tout ça.

Frédéric Leturque, maire d'Arras

Aussi, une banque de la région va venir installer son siège "en partie" à Arras. "Des investisseurs sont en train de regarder pour créer des bureaux supplémentaires, du coworking, des espaces de travail, de loisirs, de commerces, de l'habitat, une base de loisir, un grand poumon vert entre Arras et Achicourt". 

En bref, "les choses vont changer dans les dix prochaines années", conclut-il, plein d'espoir. 

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