Liquidation judiciaire de Mäder, à Marœuil : "Je ne dors plus, mais on va se battre"

Le tribunal de commerce d'Arras a confirmé ce vendredi la liquidation judicaire de l'usine Mäder, située à Marœuil, où étaient employées 95 personnes. Pour les ouvriers, l'inquiétude a laissé place à la colère. 

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C'est une décision brutale, qu'ils ne comprennent pas. "On ne sait rien, personne ne nous dit rien", souffle Hervé Vasseur, 59 ans. Comme ses collègues, il a appris ce vendredi après-midi que le tribunal de commerce d'Arras confirmait la liquidation judiciaire de son entreprise, Mäder, à Marœuil. "Ca faisait 43 ans que je travaillais là et du jour au lendemain on ne peut plus rentrer dans l'usine. On était attachés à notre travail, bien sûr. Moi je ne dors plus, mais on va se battre", continue l'ouvrier.

Lui était employé en tant que magasinier cariste, dans cette entreprise fabriquant de la peinture et rachetée il y a quelques années par un grand groupe industriel, Soficor-Mäder. Il y a 2/3 semaines, les salariés ont appris la nouvelle. "Il y avait déjà eu un premier plan de licenciements en juillet, 30 personnes ont été licenciées. On leur avait promis des formations payées, mais ils n'ont jamais été payés. Et puis il y a 3 semaines, les rumeurs d'un nouveau plan social ont commencé", explique Hervé Vasseur. 


Hausse des indemnités


Depuis le début de la semaine, lui et ses collègues manifestent leur colère devant l'usine. "Et on va continuer", assure l'employé. "On mettra le feu dehors s'il faut." Tous demandent une ré-évaluation de leurs indémnités de licenciement, jugées beaucoup trop basses. "On nous a proposé 3000 euros. Vous vous rendez compte ? Après 43 ans au sein de l'entreprise !"

Hervé Vasseur regrette aussi le manque de communication. "On a aucune réponse. Quand est-ce qu'on aura notre lettre de licenciement ? Quid de notre mutuelle ? On n'a aucun interlocuteur", soupire-t-il. Pour toutes ces raisons, il entend bien reprendre la lutte, dès lundi matin, avec ses collègues et son épouse, qui le soutient.

"Je me bats pour mon mari et pour les autres, les jeunes, ceux qui ont des enfants à charge. Comment vont-ils faire ? Ce n'est pas facile de travailler à l'usine, il faut que ce soit reconnu", précise Mme Vasseur. "La liquidation a été prononcée, voilà. Mais on croit que ça n'arrive qu'aux autres quand on voit ça à la télévision. Non, un jour ça nous arrive et on est complètement perdus."



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