Mgr Olivier Leborgne, l'évêque d'Arras, tente d'apaiser la colère de certains catholiques, privés de messe à cause du confinement. Interrogé par la Voix du Nord ce dimanche, l'évêque dit comprendre leur douleur mais il s'oppose aux prières dans l'espace public.
"Une chose est de manifester pour une revendication, une autre chose est de prier publiquement. Il faut être très respectueux de la loi de séparation de l’Église et de l’État, on n’a pas à prier sur la place publique", a déclaré Mgr Olivier Leborgne, l'évêque d'Arras, à la Voix du Nord, ce dimanche 15 novembre.Interrogé à la sortie d'une messe qui s'est déroulée à huis-clos, mais qui a été diffusée sur YouTube, le chef des catholiques du Pas-de-Calais a dit son opposition aux prières dans l'espace public. Celles-ci se multiplient ces derniers jours, en marge de manifestations pour demander la reprise des messes, interdites pendant le confinement.
"Voir s'il n'y a pas des aménagements possibles"
Toutefois, l'évêque d'Arras est engagé dans une démarche d'apaisement. « On peut toujours manifester de manière politique. Et je ne vois pas pourquoi les catholiques ne pourraient pas le faire. (...) J’ai très envie que l’on puisse re-célébrer la messe. Le président de la conférence des évêques a un rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur ce lundi pour voir s’il n’y a pas des aménagements possibles. J’aimerais une jauge. Mais tous nos concitoyens vivent un moment de privation parfois douloureux, donc je suis avec eux, j’arrête de râler et j’espère qu’on en sortira le plus vite possible », a déclaré Mgr Olivier Leborgne à la Voix du Nord, ce dimanche.Des cérémonies diffusées sur Youtube
Comme le week-end dernier, et malgré quelques interdictions, des catholiques se sont rassemblés dans plusieurs villes de France pour demander la levée de l'interdiction des messes. Une mesure imposée par le gouvernement pendant le confinement pour éviter les rassemblements. Les catholiques jugent que cette interdiction impacte une liberté fondamentale.Le Conseil d'Etat a maintenu il y a une semaine l'interdiction des cérémonies religieuses avec un large public, comme les messes dominicales. Une réunion doit avoir lieu ce lundi 16 novembre entre les autorités religieuses et le ministre de l'Intérieur.
Pour le moment, seules les cérémonies funéraires peuvent se tenir dans la limite de 30 personnes et les mariages avec 6 personnes maximum. Les églises restent néanmoins ouvertes et les croyants peuvent s'y rendre seuls pour se recueillir.