"Un dossier compliqué pour le fisc" : ce que l'on sait de Sandy Théron, brocanteur et tueur présumé d’un inspecteur des impôts à Bullecourt

Ce chef d'entreprise, arrivé en 2015 dans le village de Bullecourt (Pas-de-Calais), tenait un dépôt vente de biens d’occasions rue de Quéant. Séparé, père de deux enfants, il est accusé d’avoir séquestré deux agents des finances publiques et tué l’un d’eux de plusieurs coups de couteau, après un ultime contrôle fiscal à son domicile. Il s'est ensuite donné la mort.

Ce lundi 21 novembre, un agent du fisc a été tué de plusieurs coups de couteau après avoir été séquestré avec une collègue alors qu'ils procédaient à un contrôle chez un brocanteur de Bullecourt, petit village de 245 habitants situé au sud d'Arras, dans le Pas-de-Calais.

Sandy Théron, le tueur présumé, qui s'est donné la mort par arme à feu, était un entrepreneur indépendant, à la tête d'un dépôt-vente nommé "Speed Debarras", domicilié au 18 rue de Quéant.

Séparé et père de deux enfants

Séparé et père de deux enfants, il "était arrivé dans le village il y a sept ans", a indiqué le maire du village, Éric Bianchin, à l'AFP. "Il avait acheté une ferme, où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vides-greniers et revendait chez lui" a-t-il ajouté.

Selon nos informations, le mis en cause a été bénévole au sein de l'association Rien à jeter, créée en 2012, à Fressies. Il a également participé à un projet de ressourcerie, lieu de recyclages d'objets d'occasion, situé à l'époque à Cysoing.

Un "dossier compliqué" pour le fisc

Selon une source proche, la situation du chef d'entreprise accusé de meurtre était connue pour être un "dossier compliqué" pour les agents des finances publiques. Ces derniers étaient "intervenus plusieurs fois" à son domicile, notamment il y a deux ans. "C'était déjà compliqué à ce moment, rapporte notre interlocuteur. Mais personne ne s'attendait à ça..."

L'entreprise du brocanteur était en situation de "défaillance" financière, a-t-on appris. Ce dernier "ne déposait plus ses déclarations" aux autorités, ce qui le mettait en situation d'irrégularité. Ce lundi, les deux membres du personnel des finances publiques venaient ainsi "présenter les conclusions financières" du dossier.

De son côté, Eric Bianchin, le maire, dit ne pas avoir eu "connaissance de problème d'argent" du mis en cause. Il évoque toutefois "les problèmes qu'il avait pour faire ses papiers administratifs", en lien avec son entreprise.

Une personne "ordinaire", "lambda"

Ce dernier habitait dans la commune depuis "sept ans", selon l'édile, et non pas quatre ans comme il a été mentionné plus tôt dans la matinée.

Au lendemain du drame, la stupéfaction règne sur cette petite commune, où le brocanteur était connu un visage connu. "C'est un petit village, tout le monde se connaît. Je n'ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c'était une personne lambda. Il était intégré dans le village", a poursuivi le maire.

Interrogé par notre reporter, la gérante du café Canberra évoque son "incompréhension". 

C'était une personne qui faisait parti du village, qui participait aux manifestations du village. Il aimait donner un coup de main et prêter des choses pour la commune, comme des châteaux gonflables pour le 14 juillet, raconte-t-elle. C'était une personne lambda, simple, ordinaire. C'est inimaginable. C'est incompréhensible.

La gérante du café de Bullecourt.

"C'était un homme très gentil et serviable, il était très poli avec moi, c'était vraiment une personne affable, poursuit Didier, un habitant de la commune, qui dit avoir pu compter sur le brocanteur pour lui rendre service à plusieurs reprises. Que s'est-il passé, je ne peux pas vous le dire..."

Connu pour des violences sur mineurs

Selon le procureur de la République d'Arras, Sylvain Barbier Sainte-Marie, l'auteur présumé était connu des services judicaires pour avoir été impliqué dans une affaire de violences sur mineur, qui, selon France Info, remonte à 2010. Le procureur évoque "deux bousculades" commises, sans précision sur les personnes visées. En 2019, l'homme avait du suivre un stage de prévention des violences. Par ailleurs, le procureur a rappelé que le suspect n'a "pas de condamnation" et "pas de casier judiciaire". 

"Je ne l'avais jamais vu violent", a de son côté témoigné le maire, Eric Blanchin, disant n'avoir "aucune explication sur son geste".

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