De nouveaux billets vont être mis en circulation à la fin du mois de mai avec des signes de sécurité renforcés. Et si le nombre de fausses coupures a baissé de moitié en trois ans, la lutte contre les faux-monnayeurs se poursuit, comme à Arras où les commerçants y ont été sensibilisés.
Toucher, regarder, incliner... A la Banque de France, on appelle cela la règle du tri : une règle d'or pour authentifier les vrais billets. A Arras, commerçants et gendarmes sont là pour l'apprendre.
"On prend par exemple le nombre émeraude [la valeur du billet inscrite en bas à gauche, ndlr]. Et quand on regarde le faux billet, la couleur ne change pas", note David Strzykalski, formateur en identification des billets à la Banque de France d'Arras.
Pour les faussaires, les grand rendez-vous comme le Main Square ou le marché de Noël peuvent être une aubaine. L'une des techniques utilisée : tenter avec quelques billets de qualité médiocre de les passer auprès des commerçants.
"S'il n'y a pas une vigilance, un regard sur le billet, une dissuasion apportée à ces faussaires, la première tentative de diffusion va fonctionner et ils vont massivement chercher à diffuser des coupures de toute nature en grande quantité pendant l'événement touristique", explique Christian Delhomm, directeur départemental de la Banque de France à Arras.
"C'est toujours une déception"
Dans le commerce arrageois de Thomas Beaucourt, par exemple, 10% seulement des règlements se fait encore en liquide. Mais son directeur se sent concerné : "A chaque fois qu'on a un faux billet, c'est une déception de se dire qu'on s'est fait avoir, qu'on n'a pas été suffisamment vigilant, d'où le besoin d'aller à ce type de formation."
L'Office de Tourisme d'Arras a elle aussi été victime, l'an dernier, de quelques fausses coupures. Et cette sensibilisation a été bénéfique : "J'ai déjà fait un retour sur la formation auprès de l'équipe et on pense l'étendre à tout le personnel de l'Office de Tourisme, qu'on soit en contact ou pas avec de l'argent, annonce Aurélie Vilcocq, responsable de l'accueil. Même à titre personnel, ça peut être intéressant."
Une dizaine de formations gratuites se font tout au long de l'année. La Banque de France se déplace même auprès des hôtesses de caisse des grandes surfaces.