Après l'attaque qui a fait un mort et trois blessés vendredi 13 octobre 2023 au lycée Gambetta d'Arras, Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste a tenu une conférence de presse au tribunal judiciaire d'Arras. Il a fait un point sur les victimes, l'assaillant et l'enquête qui se poursuit.
Tribunal judiciaire d'Arras, vendredi 13 octobre 2023 en début de soirée. Après avoir adressé ses premières pensées aux victimes de l'attentat, le procureur antiterroriste a tenu à s'exprimer rapidement, au regard de l'extrême gravité des faits et de leur retentissement.
"Vers 11h00, ce matin [vendredi 13 octobre 2023] Mohamed M., né en Russie en 2003 s'est présenté au lycée Gambetta où il avait été scolarisé antérieurement. Il a frappé avec un couteau un enseignant qui se trouvait devant cet établissement. Un second enseignant est venu prêter main-forte à son collègue. Il a été frappé à son tour avec un couteau. Mohamed M. est ensuite entré dans le lycée où il a entamé un périple le conduisant dans la cour à l'arrière de l'établissement", rend compte le procureur.
Un enseignant mort et trois blessés
Jean-François Ricard poursuit "Il s'est trouvé en présence de plusieurs personnes et notamment un agent technique qu'il a blessé de plusieurs coups de couteau et d'un agent d'entretien également blessé lors de cette scène. À cette heure nous dénombrons une victime enseignant dans l'établissement décédée et trois autres victimes, enseignant ou personnel".
"Allahou Akbar"
"L'agresseur a ensuite tenté de quitter les lieux par l'avant du lycée mais a rebroussé chemin et s'est dirigé vers le fond de la cour. Très rapidement il y a été interpellé par les personnels de police qui ont fait usage à deux reprises de leurs pistolets Tazer. Plusieurs témoins ont entendu l'auteur crier "Allahou Akbar" au moment des faits. Il était connu pour sa radicalisation, il était inscrit au fichier des signalements de la prévention de la radicalisation terroriste."
"Un de ses frères de deux ans son aîné, dont il est proche, avait été condamné en avril 2023 par la cour d'assises de Paris pour association de malfaiteurs terroristes criminels et non-dénonciation de crimes. Ce même frère avait à nouveau été condamné en juin dernier pour apologie du terrorisme par le tribunal d'Arras. Il est à ce jour détenu", ajoute le procureur.
"C’est en regard du déroulement des faits, de la personnalité de son auteur, que le parquet national antiterroriste s'est saisi de ces actes sous les qualifications suivantes : assassinat en relation avec une entreprise terroriste ; tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes - criminels."
"Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue"
"Les investigations ont été confiées à la DNPJ, direction nationale de la Police Judiciaire, et à la DGSI, direction générale de la sécurité intérieure. La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire a été désignée service coordonnateur. À l'heure où je vous parle, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue. Mais afin de ne pas porter atteinte au déroulement de l'enquête, il est impossible d'apporter à ce stade plus de précisions", a conclu le procureur Ricard.