Balade en été : une randonnée à vélo sur les terres anglaises de Canterbury, une ville historique du Kent

Chaque jour, nous vous proposons une idée de balade à vélo avec plusieurs étapes à découvrir. Aujourd'hui : la découverte de la ville de Canterbury avec sa cathédrale gothique, sa statue participative et le musée romain qui retrace les prémisses de l'histoire de la ville.

L'EuroVélo 5 démarre à Canterbury, cette ville avec "un petit air de Venise" sortie tout droit du Moyen Âge avec son emblématique cathédrale classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous allons découvrir "tous ses petits et grands secrets d'histoire", qui ne datent pas seulement du Moyen Âge...

La cathédrale de Canterbury

Pour démarrer la visite de la ville, nous rencontrons le doyen, David Monteith, qui nous accueille au milieu du jardin typique anglais qui borde la cathédrale, première église chrétienne d'Angleterre.

Il nous explique : "Les origines de la cathédrale de Canterbury remontent à l'époque où le pape Grégoire le Grand a envoyé le moine, Augustin, de Rome vers l'Angleterre. Le pape avait entendu qu'il n'y avait pas de chrétien en Angleterre. Augustin arrive ici et rencontre la reine locale qui est déjà christianisée."

C'est d'abord une rencontre qui est à l'origine de la cathédrale, des enjeux religieux se construisent autour de cette union. Il poursuit : "Ils se lient d'amitié et elle l'aide dans sa mission, il y avait tellement de commerces de chaque côté de la Manche entre la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Angleterre les gens faisaient étape ici et donc Augustin n'a pas eu besoin de s'établir à Londres car, tout le monde passait par ici pour traverser la Manche."

Une situation géographique favorable au bon déroulement des échanges, c'est au Moyen Âge que tout se met en place. C'est dans cette situation que l'archevêque de Canterbury deviendra le chef religieux de l'Angleterre chrétienne.

La construction de la cathédrale débutera au XXIᵉ siècle pour s'achever 400 ans plus tard. Margaret, l'une des guides officielles de cet édifice typique du gothique perpendiculaire, témoigne d'une architecture monumentale précieuse : "Vous avez ici des colonnes qui sont énormes, qui se lancent vers le ciel. Les voûtes brisées et les vitraux aussi qui sont aussi avec une pointe."

Des caractéristiques qui désignent et rendent exceptionnel ce haut lieu de pèlerinage au Moyen Âge. On viendra de l'Europe entière se recueillir sur les reliques de Thomas Beckett, un archevêque de Canterbury assassiné ici même. Un fervent défenseur de l'Église catholique contre le roi d'Angleterre.

Margaret Price nous ajoute des détails sur cette figure du Xᵉ siècle et les raisons de sa mort : "C'était ici le 29 décembre 1170 que Thomas Beckett a été tué par les quatre chevaliers, on dit envoyé par Henri II." Un assassinat qui va faire la fortune de Canterbury, pendant des siècles des milliers de pèlerins afflueront.

Véritable étape pour un pèlerin, la ville à vue passer beaucoup de personnes, elle ajoute l'élément qui a participé au succès de ces lieux : " Après l'assassinat de Thomas Beckett, les pèlerins viennent de toute l'Europe pour prier sur la tombe de Thomas Beckett." On observe à travers les rues de la ville de Canterbury des auberges anciennes typiques. Organisées de telle sorte que les pèlerins qui avaient les moyens pouvaient dormir en bas dans des chambres avec des lits et pour ceux qui étaient plus modestes, des dortoirs étaient réservés plus hauts "sur des paillasses".

La visite continue dans les rues de la ville du Kent qui sont bordées de bois avec des façades claires. Nous nous rendons sur la rue de Mercerie Lane, ici "les moines de la cathédrale vendaient des sortes de souvenirs", des objets tels que des badges qui servaient pour les pèlerins. Une sorte de tradition, c'est mis en place, Yvonne ajoute : "parce que les pèlerins avaient une pèlerine noire et un grand chapeau à rebord noir et quand il venait à Canterbury, ils achetaient ses badges et ils les accrochaient sur le rebord de leurs chapeaux."

Afin de subvenir aux besoins des pèlerins, un écosystème s'est construit dans la ville et lui a été profitable économiquement parlant. La ville s'est développée autour de l'histoire de la cathédrale.

Geoffrey Chaucer, un artiste de Canterbury

La visite continue, nous amenant au pied d'une statue représentant Geoffrey Chaucer, célèbre écrivain du XIVᵉ siècle connu pour avoir écrit Les Contes de Canterbury traduit de l'anglais "The Canterbury Tale".

Le guide nous raconte le synopsis de cet ouvrage : "Il s'agit d'un groupe de pèlerins qui part d'une taverne du côté de Londres et qui décident de faire le pèlerinage à Canterbury et il y a toutes sortes de gens, il y a le cuisinier ou encore le moine, enfin toutes sortes de gens et alors pour passer le temps, ils se racontent tous une histoire." Connu pour retracer une histoire commune et inspirée de faits réels.  

Afin de financer cette statue, haute de 2 mètres, la ville va demander aux gens de Canterbury de donner la somme de 500 livres pour la construire. Les contributeurs ayant participé à la confection de ce monument sont présents à jamais, Yvonne poursuit l'histoire de ce monument "donc tous les gens que vous voyez autour sont à la base de la statue."

On retrouve sur la base de la statue, un pèlerin. Celui-ci représente l'acteur mondialement connu Orlando Bloom. Il est né à Canterbury, âgé de 47 ans, il vit désormais à Hollywood, mais il a participé à la construction de la statue.

Le musée de Canterbury

Avant de terminer la visite de la ville, nous nous rendons dans le musée de Canterbury qui nous présente la ville à l'époque romaine, au Iᵉʳ siècle après J-C. La ville s'appelait alors "Durovernum Cantiacorum".

Pour en savoir davantage, Sarah Agus, guide au musée romain, nous explique : "Sur cette carte par exemple, il y a un amphithéâtre au centre de la cité, les gens s'y rendaient pour se divertir, on pouvait voir des combats de gladiateurs, des pièces de théâtre, rencontrer ses amis."

Les vestiges ont été découverts pendant la Seconde Guerre mondiale, lors des attaques aériennes allemandes. Mme Agus nous détaille la façon dont les vestiges ont été découverts "donc les bombes tombèrent sur Canterbury comme on peut le voir, ce sont les dégâts provoqués par le blitz en tombant, elles ont mis au jour une mosaïque qui faisait partie d'une grande villa romaine". Canterbury devient un symbole à travers le temps et l'histoire via ses infrastructures, aujourd'hui présentes au sein de la ville.

Elle nous confie : "Je dirais que la cité romaine de Canterbury était un exemple parfait de ce que les Romains ont réalisé en dehors de l'Italie, c'était une ville qui avait tout, d'une certaine manière. La vie quotidienne des romains ressemblait à celle que nous avons de nos jours."

Au sein du musée, nous retrouvons les éléments de la vie quotidienne des romains qui emprunte la nôtre. Des habitudes telles qu'aller au marché ou manger rapidement à la pause déjeuner sont des coutumes que l'on retrouve des siècles plus tard. Des moyens tels qu'un système de chauffage par sol était aussi présent pour les personnes plus fortunées.

Reportage de F. Mabille de Poncheville / L. Brimbeuf / C. Detez De La Dreve / V.Guerin

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