Quatre mois seulement après l’annonce de la fermeture de l’usine Bridgestone à Béthune entrainant la suppression de 863 emplois, le géant français du pneumatique Michelin annonce la suppression de 2300 postes à l’horizon 2023, soit 10% des effectifs.
Le groupe Michelin va supprimer sur trois ans jusqu'à 2.300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d'un "plan de compétitivité" présenté mercredi et qui pourrait provoquer l'émoi dans un pays déjà déprimé par le Covid.
Cette annonce intervient quelques mois seulement après l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune, entrainant la suppression de 863 emplois.
Malgré de bons résultats, le pneumaticien français a annoncé une nouvelle coupe dans ses effectifs qui touchera tous ses sites en France. La crise du coronavirus a retardé l'annonce de cette nouvelle restructuration en préparation depuis 18 mois, mais ne l'a pas causée, a par ailleurs souligné Florent Menegaux, le président de Michelin.
"Il n’y aura pas de fermeture d’usine"
Florent Menegaux a précisé qu'il n'y aurait "pas de fermeture d'usine, aucun départ contraint. Nous anticipons environ 60% de mesures de pré-retraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC)."
Plan de compétitivité de Michelin : avec les syndicats nous serons particulièrement vigilants au respect des engagements annoncés : localisation de nouvelles activités à valeur ajoutée en France, compensation de chaque emploi, mesures d’accompagnement des salariés exemplaires.
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) January 6, 2021
Cependant, tous les sites français du groupe seront concernés, alors que le siège historique du groupe situé à Clermont-Ferrand devrait être le plus impacté.
"Michelin s'engage à recréer autant d'emplois qu'il y en aura de supprimés."
A travers ce plan, le Bibendum vise "une amélioration de sa compétitivité pouvant aller jusqu'à 5% par an" pour les activités tertiaires et pour l'industrie, ce qui pourrait signifier "d'ici trois ans une réduction de postes pouvant aller jusqu’à 2.300", sur les 21.000 que compte Michelin en France - soit 10% des effectifs.
Quid de l’usine de Prouvy-Rouvignies dans le Nord ?
Dans notre région, seule une usine appartient au géant français de la pneumatique : la plateforme logistique de Prouvy-Rouvignies, située près de Valenciennes, permettant de stocker les pneus Michelin et de les envoyer vers les usines automobiles du secteur et dans plusieurs pays d’Europe.
La plateforme emploie un peu moins de 200 salariés, dont une bonne partie en tant qu’intérimaires. "Pour le moment, on a du mal à saisir et à affirmer que l’usine sera impactée, raconte Jean-Paul Cognet, secrétaire général de la CGT Michelin. Mais étant donné que c’est un site industriel, il sera de fait concerné."
Cependant, il rappelle que la plateforme logistique de Prouvy-Rouvignies emploie une très grande majorité de sous-traitants. "Sur 200 personnes, il y a une vingtaine de Michelin." Soit vingt salariés qui pourraient être concernés par le vaste plan de suppression de postes du groupe, même si les sous-traitants seront aussi impactés.