Parce que la fatalité n'existe pas à ses yeux, Bruno Lajara, fondateur de "l'envol" reçoit chaque année une dizaine de jeunes en rupture suite à de mauvais traitements familiaux ou sociétaux. L'association se base sur l'art-thérapie pour les aider à se relever. Frédéric Brunnquell a discrètement posé sa caméra pour assister à la métamorphose, à l'envol de ces ados, parce que tout le monde le vaut bien.

Société
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J'ai pas choisi, de vivre ici
Entre la soumission, la peur, ou l'abandon
J'm'en sortirai, je te le jure
A coup de livres je franchirai tous ces murs

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi

Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi


Ces quelques vers de la chanson de Jean-Jacques Goldman ont-ils inspirés à Bruno Lajara le nom de son association, "l'envol" ? Si ce n'est pas le cas, ils résument pourtant à la perfection raison d'être et façon de faire de cette structure d'accueil créée en 2015.

Le film de Frédéric Brunnquell suit la dizaine de jeunes qui ont intégré la classe-départ de l'envol, en 2019,  à Béthune. Durant l'équivalent d'une année scolaire ils vont tenter de se reconstruire. Leur passeport ? L'art. 


Gaëlle, Yohan, Mathieu, Justine, Julia et leurs camarades sont en rupture. Battu(e)s, abusé(e)s sexuellement, maltraité(e)s physiquement et psychologiquement, sans emploi, sans diplômes, placé(e)s en foyer ou maintenus dans un environnement toxique, ils veulent croire que le monde d'après, que LEUR monde d'après existe. 


Leur entrée à l'envol est une forme de contrat. La signature c'est celle du service civique. Et si le film se concentre sur le travail artistique dans les locaux de "l'envol", leur engagement personnel passe aussi par des activités citoyennes au sein de la commune. 
Tour à tour, ils dévoilent, avec pudeur et à mots couverts, leur passé devant la caméra. Des témoignages qui ne visent pas à faire "pleurer dans les chaumières" mais à montrer comment ils apprennent à évacuer les séquelles morales et à retrouver une part d'estime d'eux-mêmes en "lâchant" progressivement leur(s) douleur(s) sur scène. 
Au fil des cours, ils reprennent contact avec leur corps, leurs émotions et leur âme.


L'art-thérapie est une méthode qui consiste à "créer les conditions favorables au dépassement des difficultés personnelles par le biais d'une stimulation des capacités créatrices". C'est la définition synthétique donnée par Jean Pierre Royol, psychologue clinicien et président d’honneur de la Ligue professionnelle d’art-thérapie (LPAT) dans une interview très complète accordée en 2018.

C'est en 1998 que Bruno Lajara, metteur en scène parisien découvre cette thérapie par l'art. Comme tous les français, il découvre les témoignages des ouvrières de chez Levis' à La Bassée. Elles étaient 540 à travailler dans l'usine du géant du jean qui décidait de délocaliser. 
540 femmes "sur le carreau", dévastées par la brutale nouvelle et contraintes à une reconversion dans une région où le textile eut payé mais ne paye plus. 
Touché, Bruno rencontre quelques-unes de ces femmes. Ils forment un atelier d'écriture qui doit leur permettre évacuer ce sentiment d'abandon, de peur de l'avenir et d'injustice.
Un long processus qui aboutira sur scène en 2001 pour 25 ex Levi's qui liront une compilation des textes dans une pièce intitulée "les mains bleues" (de la couleur indigo des jeans qui recouvraient leurs mains), mise en scène par Bruno Lajara.
Cette expérience professionnelle et humaine qui marque profondément Bruno au point d'imaginer la reproduire régulièrement. Petit à petit, l'oiseau fait son nid en prend son "envol" en 2015.
Les "classes-départ" ont aidé une centaine de jeunes à reprendre confiance en eux et en la vie. 

La pièce "les mains bleues" a été reprise en 2021, 20 ans après.

Relève-toi !
Un film de Frédéric Brunnquell

A voir jeudi 29 septembre à 22h50
Sur France 3 Hauts-de-France
A revoir 30 jours sur France.tv

Une production CPB Films avec la participation de France Télévisions

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