"Il faut être motivé pour venir chez nous" : après dix mois de travaux, le ras-le-bol des commerçants et des habitants de Verquin

Les travaux de réfection de la rue Constant Martin à Verquin (Pas-de-Calais) ont été entamés en mars 2023. Près d'un an plus tard, le chantier est loin d'être fini et la rue reste totalement impraticable, provoquant la tourmente des commerçants et des riverains.

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Ce samedi 9 décembre 2023, le calme est revenu dans l'artère principale de Verquin, commune du Pas-de-Calais proche de Béthune. Vingt-quatre heures auparavant, et comme depuis 4 mois, des bruits de métal qui s'entrechoque et de béton que l'on brise au marteau-piqueur résonnaient dans la rue Constant Martin... Au grand dam des riverains.

Car les travaux entamés en mars 2023 pour rénover la chaussée prennent du retard et devraient encore durer jusqu'en mars prochain, faisant perdre patience à certains Verquinois.

Accès interdit

Mis à l'arrêt une première fois cet été, fin août, les travaux sont repartis de plus belle. "La route est totalement bloquée depuis cet été. Au départ ça ne devait durer que quatre mois, jusqu'au 8 décembre, mais là c'est interminable." Solange* habite la maison juste en face du parking de la rue Constant Martin. De sa fenêtre, elle a vu les travaux arriver et s'installer chaque jour un peu plus près de chez elle, jusqu'à ce qu'ils s'y établissent définitivement en juillet.

À un moment je ne pouvais même pas sortir de chez moi.

Solange, riveraine

Bruit, poussière, boue... Les inconvénients sont multiples. Mais le problème que pointent du doigt les riverains est surtout l'accès à la voirie, totalement bouclée entre l'église et la boulangerie, soit sur la quasi-totalité de la rue. "Les trottoirs sont bloqués par des barrières, ils sont démolis... Même pour les piétons c'est compliqué. À un moment je ne pouvais même pas sortir de chez moi."

Les conséquences d'une route barrée

Impossible donc pour les voitures de passer, forçant les parents à faire un détour pour accéder à l'école, située en contrebas de la rue... Ou à se garer sur les trottoirs et devant les garages de la rue Jean Jaurès, épargnée par le chantier. "Le parking d'en face n'est pas accessible, donc quand c'est l'heure de l'école c'est le bazar, vu que le parking de l'école n'est pas assez grand pour tout le monde", raisonne Solange, exaspérée.

Quand c'est l'heure de l'école c'est le bazar, vu que le parking de l'école n'est pas assez grand pour tout le monde.

Solange

Autre supplice pour les habitants de la rue Constant Martin : le ramassage des poubelles, un service habituellement anodin devenu un véritable point noir pour la plupart des riverains. "Depuis quinze jours, certaines poubelles noires n'ont pas été ramassées", rapporte Solange. "Ma voisine, qui est l'une des premières maisons de la rue, m'a dit que tout le monde ramenait ses poubelles devant chez elle pour que les éboueurs puissent les ramasser."

La voisine de Solange a donc une ribambelle de poubelles exposées devant son garage depuis quelques jours. "C'est pas génial mais c'est tout ce qu'on peut faire... Et puis franchement c'est la boulangerie qui est la plus à plaindre", conclut la retraitée.

Les commerçants, à bout

Face à l'affirmation de Solange, Romain et Céline Waquez, les propriétaires de la boulangerie de Verquin, hochent la tête. Depuis le début des travaux, le couple affirme avoir perdu près de 30 % de sa clientèle. "C'est pas évident de se garer", s'emporte Céline, en expliquant que seules deux places de parking sont disponibles, "dont une handicapé et une dont se sert le voisin".

Ouverture le dimanche, point relais colis... Malgré une clientèle verquinoise restée fidèle, les boulangers ont dû trouver des astuces pour rester attractifs pendant les travaux. "Le chantier nous a enlevé notre clientèle de passage", rapportent-ils, à tel point que les propriétaires ont dû placer une partie de leurs salariés en chômage partiel pendant la première partie des travaux, entre mars et juin. "Et aujourd'hui à l'approche des fêtes, on s'interroge sur les commandes de Noël : si les gens ne peuvent pas se garer comment ils font pour transporter leurs commandes ?"

Le chantier nous a enlevé notre clientèle de passage... Et on s'interroge sur les commandes de Noël.

Céline Waquez, boulangère

"Vu tout ce qu'on se prend dans la tête depuis le Covid, avec la crise de l'énergie et la hausse du prix de la matière première, si on ne passe pas le mois de décembre, on devra fermer boutique", assène Romain Waquez.

Des aléas non prévisibles

Au-delà de leurs problèmes financiers, les propriétaires de la boulangerie font part d'un "parcours du combattant administratif" pour obtenir un retour sur leur situation. "Ce qu'on aimerait surtout c'est être informé de l'avancée des travaux", commente Romain Waquez. "La mairie et le SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) se renvoient la balle. Mais on n'habite pas au SIVOM, on habite à Verquin et on aimerait que la mairie nous réponde."

Justement, le maire de Verquin, Thierry Tassez (SE), revient sur le rôle que joue la mairie dans ce dossier. "Le SIVOM est l'organisme censé se charger de la communication, mais il y a eu un grand turn-over et la nouvelle personne se retrouve avec des dizaines de dossiers sur les bras... Alors pour le délester, l'adjoint aux travaux de la mairie se rend sur le chantier tous les jours."

Le SIVOM est l'organisme censé se charger de la communication, mais il y a eu un grand turn-over et la nouvelle personne se retrouve avec des dizaines de dossiers sur les bras.

Thierry Tassez, maire de Verquin

Canicule, congés d'été, budget mal estimé, conflits entre entreprises... Selon l'élu, de nombreux incidents imprévisibles ont joué dans l'avancée du chantier. Mais Thierry Tassez l'affirme, "sous terre tout est prêt". Ne reste plus qu'à terminer le revêtement... Une fois que les fêtes de fin d'année seront passées.

*le prénom a été modifié

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