Attaques de brebis dans le Pas-de-Calais : faut-il soupçonner le loup ?

Deux troupeaux de brebis ont été attaqués ce mois-ci à Nabringhen et à Créquy, petites communes du Pas-de-Calais. Ces violentes attaques ont ravivé la polémique autour de la présence du loup dans la région.

Ces dernières semaines, l’inquiétude des éleveurs de la région des Hauts-de-France a été ravivée par des attaques sur leurs animaux. Mercredi 20 novembre, à Nabringhen, un éleveur de moutons a retrouvé six de ses brebis mortes, égorgées. Des faits similaires ont été recensés à Créquy, dans la nuit du 14 au 15 novembre, où un éleveur a également retrouvé trois brebis égorgées. 

"Je ne sais pas quelle bête a pu faire un tel carnage. Je veux connaître la vérité", a réagi dans Nord Littoral, l'éleveur concerné à Nabringhen.
 



Pour lui comme pour l'éleveur de Créquy, même constat, d’importantes morsures ont été relevées sur les animaux, ils craignent des attaques de loups. Pourtant, dans la région, la présence du loup se fait rare, voire inexistante. 
 

Une espèce de plus en plus présente en France


Totalement éteint en France en 1930, le loup est revenu à la fin des années 1990 par les Alpes. "En Italie, l’espèce était encore présente alors peu à peu elle a colonisé la France par le sud, elle est revenue de façon totalement naturelle", explique Nathalie Pfeiffer, animatrice du réseau loup lynx dans les Hauts-de-France et en Normandie pour l’ONCFS. Depuis 1995, l’espèce ne cesse de s’accroître sur notre territoire. Aujourd’hui 500 individus environ ont été recensés en France.

 


Une espèce rare dans les Hauts-de-France


Dans les Hauts-de-France, c’est en 2017 qu’un loup gris a été observé pour la première fois, dans la Somme plus précisément. Suite à cela, des agents ont été formés pour effectuer une veille de cette espèce dans la région. Depuis cette date, aucune autre espèce n’a été observée.

Malgré tout, les agents spécialisés effectuent régulièrement des prélèvements dès lors qu’un signalement est effectué comme ce fut le cas à Nabringhen ou encore Créquy. Tous les indices sont alors étudiés pour déterminer la nature de l’espèce. Un classement est par la suite effectué en trois catégories : retenu, non retenu ou alors invérifiable.

"Le loup se déplace beaucoup mais malgré tout, c’est une espèce très territoriale. Une fois qu’elle s’installe dans un endroit, elle bouge finalement assez peu", ajoute Nathalie Pfeiffer.
 
Ainsi dès lors qu’ils trouvent un territoire "confortable", ils y restent. Ces espèces "opportunistes", se développent dans des endroits montagneux où de grands troupeaux sont présents. "Dans les Hauts-de-France, il n'y a pas ce genre d’élevages, ici les animaux sont surveillés, précise Nathalie Pfeiffer, c'est en partie pour cela que le loup n'est pas présent".
 

Par ailleurs, en Belgique, deux loups ont pu être observés ces dernières années. Un développement lié notamment à la forte présence du loup dans les pays de l'Est.
 
Si le loup est fortement craint par les éleveurs, il ne présente en revanche aucun danger pour l'homme. Suite à ces questionnements autour de la présence du loup, le Maire de la ville, Hervé Brouart a réagi, il préfère lui de son côté rester prudent.  "On ne peut pas s’avancer sur la nature de l’animal, il faut attendre les résultats des analyses pour savoir exactement quel est l’auteur de cette attaque". Des chiens errants peuvent aussi parfois s'attaquer à des brebis.

Une enquête a en effet été lancée afin de déterminer l’animal à l’origine de l'attaque. Les résultats devraient être connus dans le courant de la semaine. Hervé Brouart se veut malgré tout rassurant, aucun signalement de loup n’a été recensé sur sa commune.

 
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