Le bilan d'activité du centre national de la mer présente un déficit important, dû notamment à deux années Covid difficiles. Pour autant, le nouveau directeur, Christophe Sirugue, se veut rassurant.
Nausicaá est dans le rouge. Le bilan des comptes 2020, présenté au dernier conseil municipal de Boulogne-sur-Mer, fait état de 5 millions d'euros de déficit. Dominique Godefroy, conseiller municipal et président de la société d'économie mixte, précise : "18 millions de charges pour 13 millions de recettes, voilà les chiffres."
Les visiteurs, la recette principale
Au total, un déficit de 5 millions d'euros qui s'explique notamment par une conjoncture rendue difficile par l'épidémie de Covid. "L'activité de Nausicaa a baissé de moitié. Les fermetures et les jauges imposées n'ont pas permis d'être en adéquation avec l'équilibre économique de Nausicaà", avance le maire de Boulogne, Frédéric Cuvillier.
Concrétement, sur deux années de Covid, l'aquarium s'est vidé de sa fréquentation. "Notre équilibre financier repose sur l'ouverture de l'aquarium. Or, en 2021, nous avons été autorisés à rouvrir seulement le 15 mai. Nous avons de fait un exercice qui se soldera par un résultat négatif", précise Christophe Sirugue, directeur du centre national de la mer.
Et depuis la réouverture, Nausicaà doit aussi se soumettre aux restrictions sanitaires, jauges de fréquentation et pass sanitaire. "De ce fait, nous avons eu une grosse diminution des groupes, des visites de scolaires et des entreprises", observe le directeur.
Autre explication quant à la baisse du nombre de visiteurs, la fréquentation des touristes étrangers, elle aussi en chute libre sur ces deux années de Covid. "Depuis la réouverture, le pass sanitaire est une incompréhension pour notre public belge, qui n'y est pas soumis en Belgique. En année normale, les Belges représentent 30% de notre fréquentation. Entre juillet et août 2021, c'était plutôt autour de 19%. Il y a aussi eu un effondrement avec le public anglais dû à l'effet combiné du Brexit et du contexte sanitaire"
Si les Belges et les Anglais constituent une part importante de la fréquentation de touristes étrangers, de nouveaux public s'invitent à Nausicaa. "On a vu beaucoup d'Allemands et de Néerlandais, un public en progression d'année en année."
Confiance en l'avenir
Illustration de cette chute de la fréquentation : en 2019, Nausicaa totalise 850 000 visiteurs. L'an dernier, le chiffre tombe à 370 000. Malgré cela, le directeur de Nausicaà se veut rassurant. "Nous avons un socle solide, beaucoup de public du Nord et du Pas-de-Calais." Et pour 2021, Christophe Sirugue espère atteindre les 420 000 visiteurs. "On progresse. 2021 sera meilleure que 2020, c'est sûr. Mais il nous reste encore du travail pour revenir à une fréquentation normale. Sans savoir toutefois si 2022 sera une bonne année."
Pendant la crise, l'aquarium a touché des aides de l'état et a reçu le soutien des collectivités. "Nous avons eu des prêts garantis par l'Etat. Mais qui dit prêts dit aussi remboursements. C'est cette mécanique qu'il nous faut travailler pour répondre à la situation financière difficile." Avant la crise sanitaire, Nausicaà avait lancé une augmentation de son capital passant de 1,8 million à 8, 5 millions d'euros. "Tout cela sera finalisé à la fin du mois. Ca répondra à nos objectifs structurels mais ça va aussi nous aider face à la conjoncture actuelle."
Le nouveau directeur de Nausicaà se refuse à croire que l'aquarium est en danger. "L'augmentation de notre capital a permis de créer une structure financière solide pour amortir les emprunts levés pour compenser les absences de recettes. Enfin, nous avons le soutien des pouvoirs publics et des entreprises privées dans la région."
Et de conclure : "Nausicaà reste une valeur sûre. Nous resterons un moteur économique et touristique puissant pour la région. C'est une période difficile mais je reste confiant."