Un nouveau phoque a été retrouvé mutilé au niveau de Boulogne-sur-Mer, indique ce dimanche l'association Sea Shepherd. Sur les photos prises par un promeneur, on le voit décapité et les nageoires coupées mais selon Opale Capture Environnement, le décès serait antérieur aux mutilations.
Les faits se sont produits en avril mais ne ressurgissent qu'aujourd'hui, après la médiatisation des précédents cas. "Un sympathisant nous a contacté pour nous transmettre cette photo, sur le moment il ne savait pas quoi en faire", explique Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France.
Sur la photo, on aperçoit un phoque décapité, les nageoires coupées. "On a contacté la LPA, mais visiblement personne n'a signalé ce phoque, donc il est passé inaperçu et il n'y a pas eu d'autopise", poursuit la responsable associative. "Mais vu les coupes très franches au niveau de la tête et des membres, il est sans doute mort par la main de l'Homme."
Une mort de maladie ?
Pourtant, selon le directeur d'Opale Capture Environnement Jérémie Marion, qui intervient dans le Boulonnais, le phoque a bel et bien été signalé : le 4 avril, à Wimereux, un touriste belge a signalé la présence de la dépouille - alors intacte - dans les rochers. D'après Jérémie Marion, l'autopsie aurait révélé une mort d'origine sanitaire, peut-être de maladie.
La bête, ne pouvant être transportée, a été laissée sur place où on peut supposer qu'elle a été photographiée plusieurs jours plus tard, mutilée. "Les charognards ou les rats peuvent être très rapides" suppose Jérémie Marion.
Le président d'Opale Capture est amer envers ce qu'il qualifie de fausse information. "Ils sont là pour défendre les espèces marines et c'est formidable, mais je ne peux pas laisser dire tout est n'importe quoi !" Surtout, il appelle à contacter les services municipaux en cas de découverte de cadavre.
Les enquêtes piétinent
Plusieurs autres phoques ont été trouvés morts ces derniers mois. "Certains ont été tués en mer, noyés dans les filets et / ou tués par les pêcheurs", poursuit Lamya Essemlali. "Clairement, il ne s'agit pas d'un tueur isolé."
Mais alors qui s'attaque à ces animaux de manière si violente ? En 2012, un pêcheur à pied a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir tué un phoque. "Ce sont des peines trop légères, il y a un sentiment d'impunité", avance l'associative.
Depuis janvier, les enquêtes piétinent. Selon Lamya Essemlali, celle ouverte en janvier après la découverte du premier phoque a été classée sans suite, quand bien même un signalement de véhicule et un appel anonyme avaient été versés au dossier.
Et puis il y a le collectif anti-phoques, depuis 2013. "On n'a aucune preuve permettant de faire le lien entre ce collectif et les phoques retrouvés morts, mais par leur discours, ils sont indirectement responsables", appuie la jeune femme.
L'association propose toujours une récompense de 10 000 euros à qui fournira des informations à la gendarmerie afin d'identifier les auteurs de ces actes.