Boulogne-sur-Mer : les commerces non-essentiels bientôt ouverts dans la rue ?

Le maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier répète sa volonté d'autoriser les commerces non-essentiels à vendre sur des étals installés à l'extérieur.

La mesure pourrait être prise pour soutenir les petits commerces. Et le maire de Boulogne-sur-Mer se fonde sur un constat simple. Les marchés en plein air continuent, les articles non-essentiels peuvent y être vendus. Alors pourquoi pas pour les commerces sédentaires ? "La nouvelle doctrine du gouvernement, c'est confinement à l'extérieur. Alors je l'applique, c'est une façon d'être équitable entre tous les commerces" explique Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-Mer.  

Pour autant, le projet du maire ne fait pas l'unanimité. Rue Victor Hugo, principale artère commerçante à Boulogne, Sylvie Joyez tient une boutique de chaussures. Un magasin de 180 m² et des stocks qui s'accumulent en réserve. "Je suis révoltée. J'ai pleuré pendant trois jours après les annonces. Maintenant, je suis dans la phase colère", explique cette gérante.

Pourtant, la solution proposée par le maire ne convient pas. L'idée de vendre ses produits dans la rue ne passe pas. "Comment mes clientes vont essayer leurs chaussures? Dans la rue ? C'est impossible et puis ça va dévaloriser nos produits." Sylvie parle d'une perte de chiffre d'affairess vertigineuse, sans vouloir donner de chiffre précis. Pour elle, la solution proposée par le maire est une fausse bonne idée. "On n'est même pas en plein été. En juillet ou en août ça aurait pu être une solution par défaut. Il y a du soleil, des touristes, les gens sortent. Mais en ce moment, ça ne vaut pas le coup. Il y a de la pluie, peu de monde dans les rues" commente Sylvie.

La préfecture, un obstacle de taille 

Le maire se heurte aussi à un autre obstacle, de taille. La préfecture dit étudier la question, mais peu de chance qu'elle donne son feu vert. "Je ne veux pas d'un bras de fer. J'espère juste que le bon sens va l'emporter. Le fondement juridique de cette réouverture est solide, si les services de l'état me donnent leur accord, je ferai un arrêté pour que ceux qui le souhaitent puissent vendre sur la voie publique" argumente Frédéric Cuvillier.

Une méthode douce, qui contraste avec celle d'un autre édile, celui de Compiègne. Vendredi 19 mars, peu après les annonces du gouvernement, Philippe Marini prend un arrêté municipal pour autoriser les étals des commerces non-essentiels dans les rues.

Samedi matin, jour de marché à Compiègne, les boutiques ont ouvert de nouveau. C'est à ce moment que la police nationale, sur ordre de la préfecture de l'Oise, commence sa ronde. Les policiers mettent en garde les gérants, et leur demandent de fermer boutique. L'écrasante majorité respecte : c'est la fin de l'opération, qui n'aura duré que quelques heures.

Les maires frondeurs se multiplient depuis les annonces d'un "reconfinement". Dans la région, les communes de Faches-Thumesnil ou de Valenciennes ont publié des arrêtés municipaux. En Picardie, Caroline Cayeux, maire de Beauvais a publié un appel au gouvernement pour "réviser sa position sur l’ouverture des commerces de centre-ville." L'enjeu pour ces communes, c'est aussi la préservation des centres-villes. 

 

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