Le nouveau président de la commission Pêche du Parlement européen Pierre Karleskind s'est rendu vendredi à Boulogne-sur-Mer, pour tenter de rassurer les pêcheurs français, réaffirmant que l'accord post-Brexit avec Londres était "conditionné par un accord sur la pêche".
"L'Europe n'acceptera jamais que les bateaux européens ne puissent pas accéder aux eaux britanniques", très poissonneuses, a assuré l'eurodéputé français, qui avait choisi Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche de France, pour commencer sa tournée des ports de la Manche et de la mer du Nord.
"La grande question va être les conditions d'accès à ces eaux", a ajouté M. Karleskind, qui s'est dit "très opposé" à des "licences restrictives" ou des "systèmes de mise aux enchères des droits de pêche".
"Pendant des années, les pêcheurs ont fait des efforts, les flottes se sont adaptées pour faire en sorte que se reconstituent les stocks. Il faudra que le Royaume-Uni, redevenant souverain sur ses eaux, ne s'autorise pas à pêcher sans limites", a-t-il ajouté, estimant que les nouvelles étaient "plutôt rassurantes" sur les négociations en cours.
"Accès réciproque"
"On a de bons arguments et il faut saluer la position des États membres", a-t-il encore dit. "Nous exigeons un accès réciproque aux eaux, c'est-à-dire des conditions identiques à celles que nous avons maintenant, ni plus ni moins", avait déclaré mercredi à sa nomination M. Karleskind à propos de ces discussions avec Londres, soulignant qu'un accord devait être trouvé "avant le 1er juillet prochain" sur ce point.
Début février, au lendemain du Brexit, le négociateur en chef européen Michel Barnier avait prévenu qu'un accord sur la pêche serait "non dissociable" de l'accord de commerce qui doit être négocié entre Londres et Bruxelles pendant la période de transition de 11 mois.
Le Premier ministre britannique a pour sa part souligné que "reprendre le contrôle" des eaux poissonneuses du Royaume-Uni était de première importance et qu'elles devraient être accessibles d'abord aux "bateaux britanniques".
Les pêcheurs de plusieurs États membres de l'UE sont fortement dépendants des eaux britanniques. Ces dernières représentent notamment 30% du chiffre d'affaires des pêcheurs français.