L'activité économique au ralenti concerne aussi les salles des ventes. Celle de Saint-Martin-Boulogne organise ce lundi après-midi la mise aux enchères 342 lots. Le commissaire-priseur va opérer face à une salle vide.
Julien Debacker, l'un des commissaires-priseurs de l'hôtel des ventes de Saint-Martin-Boulogne, le reconnaît : "C'est étrange ces ventes à huis clos. C'est tellement plus agréable d'être devant un public mais nous devons nous adapter".
Cet après-midi, comme le 6 avril dernier, des lots vont être mis aux enchères, et les achats ne pourront se faire qu'en ligne via le site "Interenchères" ou par téléphone. La pratique n'est en cela pas nouvelle, la différence se fera sur le site Boulonnais, où Julien Debacker sera derrière son pupitre, seul.
Il s'agit de lots dits courants, des objets , des bijoux, de l'argenterie ou de la vaisselle : "Le rythme de vente est à peu près le même que d'habitude, 70 à 75 lots par heure. Nous n'avons pas contact non plus avec les objets. Et à l'issue de la vente, soit nous envoyons les lots par voie postale dans la mesure du possible, soit nous les gardons sans frais supplémentaires jusqu'après le confinement."
550 inscrits lors de la vente du 6 avril
L'étude Debacker & Richmond, depuis le début du confinement a perdu 70% de son activité et a dû mettre des salariés au chômage partiel : "Actuellement, on ne peut pas se déplacer chez les gens pour les expertises, ça fonctionne au ralenti. On va pouvoir tenir quelques mois comme ça mais pas éternellement."
"La vente "en live" du 6 avril a plutôt bien marché avec 550 inscrits et de toute la France. Cela nous a permis de toucher une autre clientèle, pas forcément habituée aux enchères. Il y a moins d'achats compulsifs", raconte Maître Debacker.
Et après le confinement ?
L'hôtel des ventes de Saint-Martin-Boulogne est grand, 1000 m². Suffisant pour stocker toute cette marchandise en attendant que les nouveaux propriétaires viennent récupérer leurs biens après la fin des restrictions. Mais le public après cette date reviendra t-il fréquenter les salles des ventes ? Julien Debacker bien sûr s'interroge : "Revenir dans les espaces publics va être compliqué et nous devons nous aussi y songer au sein de l'étude. Peut-être devrons espacer les chaises dans la salle, proposer des gants, du gel hydroalcoolique. Notre domaine concerne une infime partie de la population mais les collectionneurs vont souhaiter rester dans le circuit. C'est toute une réflexion que doit engager notre profession".