Guerre en Ukraine : face à la pénurie d’huile, pourra-t-on encore longtemps manger des « frites-mayo » dans les célèbres baraques du Nord ?

Depuis le déclenchement du conflit, le prix de l'huile de tournesol ne cesse de grimper. Et pour cause, l'Ukraine et la Russie représentent 80% de la production mondiale. Pour les consommateurs le prix du cornet risque bien d'être un peu plus salé.

À l’heure du déjeuner sur le port de Boulogne-sur-Mer, le ciel bleu semble ouvrir l’appétit des promeneurs. On fait la queue devant les célèbres friteries de la capitale de la côte d’Opale. Au comptoir, les prix affichés n’ont pas changé depuis que Christophe et Virginie ont repris "La friterie Boulonnaise" en juillet 2020 : "2.50€ la petite frite, 3€ la moyenne et 3.50€ la grande" indique Christophe Jore.

L'Ukraine et la Russie : 80% de la production mondiale 

Sauf que depuis l’invasion russe en Ukraine, le commerçant doit faire face à la hausse du prix de l’huile de Tournesol qu’il utilise pour faire cuire ses frites. "Le prix a doublé, le bidon de 25 litres est passé de 32 à 64€ explique Christophe, en plus on est rationné, on ne peut acheter que 2 bidons par personne". Un véritable coup dur, alors que la saison commence avec les vacances de Printemps.

En période de forte affluence, il utilise en moyenne 4 bidons d’huile tous les deux jours. Dans les prochaines semaines l’addition pourrait donc être un peu plus salée pour les clients : "On commence à se poser la question si l’on ne va pas devoir augmenter les tarifs. Sans doute de 10 centimes par cornet" ajoute Christophe.

Tout le secteur est impacté

À 2 kilomètres de là, au bord de la route qui mène à Wimereux, Sophie est la patronne de la "Friterie Dédé". Elle aussi nous le confirme, "ça devient de plus en plus difficile de faire de la marge". D’ailleurs, ici les prix ont déjà augmenté : "Je suis passée de 0.30 à 0.50 centimes pour le pot de sauce".

Car au-delà de la simple huile de friture c’est presque tous les produits utilisés qui ont augmentés. Exemple avec les sauces : Mayonnaise, Andalouse, ou encore Samouraï, toutes sont fabriquées à base d’huile. Elles pourraient venir à manquer dans les prochaines semaines. Le constat est le même pour les steaks. Alors, Sophie pense à augmenter le prix des sandwichs américains : "On pourrait passer de 5.50€ à 6€".

Les denrées alimentaires ne sont pas les seules dont les prix explosent. Les gérants de baraques à frites subissent aussi la hausse des prix des emballages : "La ramette de 10 kilos de papier utilisé pour les cornets est passée de 14 à 27€" indique Sophie. 

Au comptoir, Gérard et Valérie viennent de s'arrêter pour déjeuner après une balade en moto. "Tout augmente c'est incroyable, bientôt on ne pourra même plus se payer une frite." Entre hausse du prix des matières premières et baisse du pouvoir d'achat des consommateurs, il semblerait bien que la frite ne soit plus vraiment à la fête.

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