Inondations dans le Pas-de-Calais. Hesdigneul, le village sous l'eau depuis une semaine

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Des champs inondés à perte de vue à Hesdigneul (Pas-de-Calais), lundi 6 novembre 2023.
Depuis une semaine ce petit village situé à 10 kilomètres de Boulogne-sur-Mer, ne sort pas la tête de l'eau. ©France Télévisions

Des maisons ravagées, des habitants évacués en zodiac, puis en hélicoptère. Depuis une semaine ce petit village situé à 10 kilomètres de Boulogne-sur-Mer, ne sort pas la tête de l'eau. Même si le fleuve de la Liane, qui le traverse est rentré dans son lit, la situation reste terrible pour ses 700 habitants et son équipe municipale exceptionnelle.

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Il a tout perdu le maire d’Hesdigneul-lès-Boulogne, mais pas son sourire légendaire. Yves Hennequin est encore bouleversé par les évacuations en hélicoptère, de sa mère et de sa femme, bloquées dans leur habitation et hélitreuillées vendredi après-midi, au cours d’une journée en enfer.

"L’eau est montée très vite, une très très grande vitesse. Le quartier était tellement bloqué par les eaux, que le sauvetage en zodiac devenait impossible alors on a évacué près de 14 personnes par hélicoptère."

3 fois en une semaine, que les eaux qui sont montées à près d’un mètre de hauteur ! 

Aucune rue praticable, toutes les maisons envahies par l’eau depuis une semaine mais une équipe municipale qui ne baisse pas les bras.

"Notre école est fermée, elle a été submergée, nous assurons un accueil pour les parents qui travaillent. Les élèves de maternelle seront accueillis jusqu’à nouvel ordre à l’école Elsa-Triolet de Saint-Étienne-au-Mont."

Une solution transitoire, mais peut-être pas soupire Yves Hennequin: "Impossible de dire si nous pourrons rouvrir l’école. Peut-être jamais, après ce dramatique épisode, puisque le danger existe donc maintenant."

Même difficulté pour la mairie, entièrement submergée. Amélie Thueux, la secrétaire de mairie, très émue nous montre son bureau. Elle est partie en congé le 30 octobre dernier puis revenue après une tempête et 6 jours de pluies, elle ne retrouve plus rien. Des années de travail effacées.

"Près de la moitié, des documents sont perdus, des documents importants. Mon informatique est noyée. Moi je n’habite ici que depuis deux ans, je n’avais jamais connu ça, j’espère que cette catastrophe ne reviendra pas, je peux vous dire que ça touche… "

Alors la permanence de la mairie se fait à la salle des fêtes, véritable centre névralgique du village, où agents et élus répondent aux habitants sinistrés. Une salle qui n'est plus à la fête mais à la solidarité et l'entraide : Distribution de bouteilles d’eau potable, aide aux démarches,

Trois inondations forcément, ça abîme les installations électriques et ça fragilise les murs. Il faudra donc contrôler la sécurité. Des électriciens sont arrivés ce lundi matin.

Privé de bureau, le maire a élu domicile dans le préau de l’école du village, épuisé mais toujours disponible. " Il y aura forcément un contrecoup avec le cumul et la lassitude. Personnellement, j'ai tout perdu dans ma maison, comme de nombreux habitants dans le quartier où je vis. Aujourd'hui, c’est comme après un ouragan, tout est dans des bennes, sur le trottoir, dans la rue. Ça va être compliqué, la mairie, l'école, les gens dans la peine, ça va prendre du temps."

Certains habitants traumatisés disent même vouloir quitter la commune, vendre leur maison, Yves Hennequin les comprend mais reste positif :" c’est une réaction à chaud. Même pour moi, ça fait beaucoup, la gestion du covid et les inondations. 1 mètre 80 d’eau et des secours qui se disent impuissants, c’est difficile à entendre, mais il faut faire front. Mes nuits sont courtes, on pense à l’instant présent puis à l’avenir. Moi je suis quelqu'un de positif, il faut avancer dans la vie et les obstacles mêmes s'ils s’accumulent, on les surmontera !"

Aucune victime n'est à déplorer, mais un traumatisme collectif qui va peser sur l’avenir de cette petite commune si tranquille du Boulonnais.

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