En l'espace de quelques jours, sept requins-marteaux ont été retrouvés morts dans un bassin de Nausicaà, victimes de l'agressivité de leurs semblables. Une pratique courante chez cette espèce particulièrement violente, selon les soignants de l'aquarium boulonnais qui n'ont rien pu faire.
Ils sont les stars du Grand Nausicaà. Leur gueule si particulière s'était affichée dans toute la région au moment de la réouverture en mai dernier de l'aquarium boulonnais. Trois mois plus tard, les requins marteaux sont trois fois moins nombreux qu'au départ.
Ils sont passés de dix à trois ces dernières semaines. Sept d'entre eux sont morts, victimes de leurs congénères. Les soignants n'ont rien pu faire.
Une sélection naturelle féroce
Les spécimens étaient arrivés au printemps dernier, prélevés dans des nurseries au large de l'Australie.
Désolé, mais pas surpris, Philippe Valette, le directeur général de Nausicaá, nous explique : "Pour avoir un impact minimum sur l'environnement, on prend des requins tout petits et qui sont dans des nurseries. On sait qu'il y en a peut-être un sur cent qui s'en sort dans ces nurseries. Nous on en prend dix, et donc dans les dix, il y en a des forts, des faibles, des dominants, des dominés. On ne le sait pas. On les emmène ici, et la sélection naturelle se fait chez nous. Il s'est passé que les dominants se sont révélés. Les dominés, sous la pression des dominants, ont fini par mourir. C'est un phénomène assez naturel. Dans la nature, il n'y en a qu'un sur cent qui s'en sort. On en avait dix, on a trois. J'espère que la sélection naturelle va s'arrêter là mais ce n'est pas évident, on ne sait pas."
Une espèce menaçante et menacée
Les trois requins-marteaux qui restent font l'objet de tous les soins et égards possibles de la part des soigneurs de Nausicaà. Ils sont encore dans leur bassin d'acclimatation, dans les réserves du sous-sol.
Nausicaà, devenu avec son extension le quatrième plus grand aquarium au monde, espère pouvoir montrer ses stars dans les meilleurs délais à son public, et réussir par la suite des reproductions de cette espèce menacée.