Lancée en 2017, la rénovation de cet ancien manoir, de ses écuries et de la brasserie voisine vient d'être récompensée par le Trophée de la rénovation énergétique. Un chantier qui a concilié écologie, recyclage et respect du patrimoine bâti et qui abrite aujourd'hui le siège du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale.
C'est un ancien manoir construit en 1755. Un bâtiment de pierres jaunes, extraites de Marquise et de Baincthun, niché au cœur du bocage.
"Il est l'illustration parfaite de l'architecture typique du Boulonnais" explique François Charlet, directeur de la Maison du Parc. "Un logis du 18éme siècle, flanqué de 2 ailes arrondies, de fenêtres a guillotine, d'un toit agrémenté de belles voisines et d'une cour pavée intérieure, clôturée par un mur d'enceinte."
Ancien refuge pour les malades ou les jeunes filles accueillies dans la communauté religieuse des sœurs de la charité, puis ancien logement d'habitation, il a été baptisé le manoir de Huisbois. Acheté en 1982, il abrite aujourd'hui les salariés de la Maison du parc régional des Caps et Marais d'Opale.
Sa rénovation complète a débuté en 2017 et a reçu plusieurs distinctions :
- La première, récompense l’utilisation des matériaux naturels ou issus du recyclage lors d'un concours transfrontalier des bâtiments biosourcés
- La seconde, récompense son engagement dans le développement durable. Elle lui a été décernée par Primagaz, mécène de la Fondation du Patrimoine
- La toute dernière, le trophée Rev3, celui de la rénovation énergétique exemplaire de bâtiments du tertiaire
"Ce chantier de rénovation peut être qualifié de quasi-zéro déchet" précise François Charlet, "car seules quatre bennes de semi-remorque sont parties en déchetterie. Rien ne s'est perdu tout a été réutilisé : les poutres, les planchers de bois, les tuiles, les radiateurs ont été nettoyés, rénovés puis réinstallés presque comme neufs."
Les vieux pavés ont été coupés en deux pour augmenter la surface à couvrir au sol. Le comptoir d’accueil de la Maison du Parc a été fabriqué à partir des cuves de l’ancienne brasserie.
"Et pour isoler les bâtiments, pas de laine de verre mais de la fibre de lin, du chanvre et même des ballots de paille" montre fièrement le directeur de la maison du Parc en nous guidant vers les petites niches qui permettent d'observer l'intérieur des murs. La construction d’une extension qui n'est pas chauffée puisque ses murs sont composés de briques en terre crue qui redistribuent la chaleur absorbée au soleil.
Une réhabilitation patrimoniale utilisant aussi les techniques traditionnelles et locales de construction, du torchis, des bois locaux, des joints beurrés naturels.
Un bâtiment basse consommation et dont l’alimentation en eau des sanitaires se fait par la cuve de récupération d’eaux de pluie des toitures et le traitement des eaux usées par un bassin de lagunage phyto-épurateur.
"Pour chauffer l’ensemble des bâtiments anciens, une chaudière à bois a été installée à l’arrière de l’extension et brûle des plaquettes de bois produites par une association d’agriculteurs" détaille encore François Charlet.
Coût des travaux : 4 millions 577 000 euros dont 1 million 700 000 de fonds Feder, 1 million de la Région Hauts-de-France, 71.837 d'euros d'aides de l'ADEME, 444 milles euros par le département du Pas-de-Calais, une subvention de 40.000 euros de réserve parlementaire du Sénat et 1 million 321 000 investit par le Parc Naturel régional des Caps et marais d'Opale dont la prime éco-énergie d’un montant de 9.000 € et un financement national de Primagaz dans le cadre de son mécénat en faveur de la Fondation du Patrimoine.
Ouverte au public en 2021, la Maison du Parc accompagne aujourd'hui les habitants, les entreprises, les associations, les agriculteurs pour, ensemble, apprendre à agir en faveur de la transition écologique.