La possibilité de classement du Bois de Cise au titre de site pittoresque est en cours de discussion entre les mairies d'Ault, celle de Saint-Quentin-la-Motte-Croix-en-Bailly et l'association des propriétaires. Si elle est actée, elle permettra une meilleure prise en charge de ce site notamment d'un point de vue touristique et environnemental.
Avec sa vue imprenable, ses falaises et ses villas Belle Epoque, le Bois de Cise attire de plus en plus de touristes. Le site est inscrit depuis 1959 à l'inventaire des sites pittoresques.
Aujourd'hui, l'association des propriétaires veut aller plus loin pour protéger le site très fréquenté par les touristes en classant le bois au titre de site pittoresque.
Ce classement donne quelques contraintes, "pour les coupes effectuées dans le bois", la préservation des plantations ou encore les permis de construire qui devront recueillir l'aval de l'Etat.
Reconnaître le "caractère exceptionnel du site"
"Le classement permet la reconnaissance du caractère exceptionnel du site, explique Christophe Vallet, président de l'Association Syndicale Autorisée (ASA) du Bois de Cise. Cela permet aussi la prise en compte du couvert boisé du site et d'accompagner les propriétaires face aux enjeux du réchauffement climatique pour la permanence du couvert boisé."
Le classement oblige les communes concernées à suivre les "conseils des services de l'Etat" qui ne sont consultatifs quand le site est inscrit et des architectes des bâtiments de France, d'avoir un meilleur rayonnement ou encore de bénéficier de subventions.
Christophe Vallet insiste sur le fait qu'il s'agit d'un "lieu qui est quand même très connu, très visité" qui connait "un accroissement des visites touristiques", ce qui induit un flux de véhicules. "La pollution qui est liée au passage de ces véhicules est importante et très néfaste pour le site lui-même parce que le Bois de Cise ne fait pas seulement face à du tourisme saisonnier d'été, il y a du monde qui vient en permanence", précise Raynald Boulenger, maire de Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly, dont seulement 2% du territoire est concerné par le classement.
Une de ses spécificités, c'est d'être un bois qui a été loti. Toutes les maisons sont sous les arbres et c’est quelque chose d’unique dans le département de la Somme.
Christophe Vallet, président de l'ASA du Bois de Cise
"On souhaite un tourisme plus raisonné et respectueux du site"
La question environnementale se pose d'autant plus que ce site est "très particulier". Le couvert boisé "évolue de saison en saison". Chacune est bien marquée : au printemps, "c'est recouvert de jonquilles, alors tout le site est quasiment jaune". Quand on avance dans la saison, "on a l'ail des ours, donc tout est blanc, il y a aussi des fleurs violettes à certains moments".
Parmi les pistes évoquées pour "un tourisme plus raisonné et respectueux du site", la construction d'un parking pour permettre aux gens de se garer afin de se promener à pied et réduire les flux de véhicules. Ou encore de réglementer la circulation des bus ou des campings "qui prennent beaucoup de place", comme le note le maire de Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly. La circulation ne sera évidemment pas coupée : "les autres véhicules doivent continuer à circuler comme dans tous les quartiers d'Ault", assure le maire d'Ault, Marcel Le Moigne, commune majoritairement concernée par le classement.
Au-delà du classement, ce qui m’apparaît important, c’est de resituer le Bois de Cise dans son contexte plus général, qu'il prenne toute sa place au sein du grand site Baie de Somme Grand Littoral Picard. C’est un site qui est déjà très visité et on a besoin d’être accompagné de manière à le préserver et en permettre un développement touristique satisfaisant.
Marcel Le Moigne, maire d'Ault
"Ce qui est important, c'est de savoir ce que les Cisiens veulent faire de leur bois"
Pour Marcel Le Moigne, "ce qui est important, c'est de savoir ce que les Cisiens veulent faire de leur bois et surtout de savoir dans quelles conditions ils veulent vivre". La réunion qui a eu lieu mercredi 19 octobre au soir a permis de "déterminer les avantages et les inconvénients du classement" cités plus haut.
En effet, hier soir, la réunion d'information, qui n'était pas censée "donner lieu à un vote", comme l'explique Christophe Vallet, a débouché sur un compte rendu fait par la DREAL "qui ne sera pas tout de suite diffusé". Les porteurs de ce projet se sont rendus compte qu'ils avaient besoin de communiquer davantage "parce qu'il y a des choses mal comprises, c'est un sujet complexe".
Il y a encore beaucoup de questions, de confusions entre le classement au titre du site pittoresque et celui au titre de l'intérêt architectural. Ici, il s'agit du classement au titre pittoresque.
Christophe Vallet, président de l'ASA du Bois de Cise
Plusieurs réunions publiques doivent avoir lieu pour présenter le projet aux propriétaires qui devraient être consultés "vraisemblablement" début 2023. En attendant, une autre réunion d'information se tiendra car "il y avait pas mal d'absents". En effet, sur les 200 propriétaires, la majorité sont des résidents secondaires. "Il faut arriver à informer tout le monde", conclut Christophe Vallet.