VIDÉO. Des filets de pêche biodégradables testés sur le littoral de Boulogne-sur-Mer

C'est un filet de pêche, biosourcé et compostable, que teste actuellement un patron pêcheur de Boulogne-sur-Mer. Conçu à Outreau à partir de fibres naturelles en provenance d’Europe, son utilisation sera scrutée de près durant plusieurs mois. Explications.

C'est un test grandeur nature, initié par le Parc naturel marin des estuaires picards et mer d’Opale, en partenariat avec l’organisation de producteurs FROM Nord. Une démarche écologique et une première en Europe !

Premiére utilisation par des professionnels

Depuis fin juin, Jérémy Devogel, capitaine du Néréides II, embarque à bord de son bateau, 900 mètres de filets biodégradables. Un prototype conçu à partir de matériaux biosourcés, recyclables et sans diffusion de microplastiques.

Un test en conditions réelles, réalisé sur sa saison de pêche. " Mes premières impressions sur la manutention,  c'est que ce filet est plutôt semblable au filet conventionnel, un peu plus fragile, le fil est un peu plus gros, sa résistance un peu moindre, mais c'est raisonnable.

Un équipement d’un genre nouveau, qui se veut non-polluant, dépourvu de plastique et composé de fibres compostables. Sa composition exacte n'est pas divulguée, on sait juste que le filet est composé en partie de maïs.

Protection de la mer

À l'origine de cette initiative, le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, PNM, qui estime qu'un fileyeur utilise chaque année 7 tonnes de filets en nylon. Explications de Frédéric Fasquel, le directeur délégué du Parc naturel marin :  " Classiquement un filet en nylon, c'est plusieurs centaines voire plusieurs milliers d'années pour se dégrader. Alors que celui là en une dizaine d'années, il est complètement dégradé et assimilé dans l'organisme. Et puis avec ces tests en mer, on va pouvoir observer si il se déchire moins vite, si on pêche de la même maniére, si on travaille de maniére comparable avec le filet classique !?"

 


De nombreux déchets polluent les mers, océans et littoraux. Ceux de la pêche représentent environ 27 % des détritus marins, soit 11 000 tonnes par an, d’après la Commission européenne. Alors rompre avec l’impact négatif des filets de pêche sur l’environnement, c'est l'objectif de Thierry Missonnier, directeur de l'organisation de producteurs FROM Nord : " il s'agit d'un produit biodégradable, recyclable, qui évite les pêches fantômes. C'est à dire que quand un filet est perdu, qu'il ne continue pas à pêcher pendant trop longtemps. Qu'il ne reste pas sur le fond pendant des dizaines d'années mais qu'il se dégrade naturellement. "
 

Chaque année, des espèces marines se retrouvent prises au piège dans ces filets perdus en mer. Des prises accidentelles qui font de nombreux ravages, une motivation supplémentaire pour Jérémy Devogel. " Je me suis porté volontaire aussi pour l’avenir de notre métier. Je pense que c'est un plus pour la durabilité de notre métier. On est là pour la protéger aussi. On est conscient qu'avant il y avait de nombreux filets de perdu, il y en a presque plus mais faut les recycler quand même. "
 

Maillage, sens de filet, résistance... de nombreuses mesures techniques restent à peaufiner. Un filet de nature similaire est en cours d’élaboration en Bretagne. Biodégradables en mer, compostables à terre, ces filets vont connaître une 2ème phase d'expérimentation sur plusieurs bateaux de Boulogne-sur-Mer et du Tréport.
 
Un parc naturel marin sur notre littoral
Le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale a été créé en 2012.
Il représente 2 300 km² d’espace marin d’Ambleteuse jusqu’au Tréport et longe 118 km de côtes.
Il étudie la faune et la flore de nos estuaires afin de dresser un état des lieux, puis de mettre en place un guide technique sur les mesures de gestion et les bonnes pratiques à adopter aprés l'analyse de la pollution potentielle.
La cartographie de la faune benthique, qui sont les habitants du sable, permette de comrendre ce qui nourrit les oiseaux et lespoissons.
Un fonctionnement d'un budget de 1,2 million d’euros dont 400 000 euros de subventions européennes.
Les Parcs Marins sont au nombre de 9 en France et dépendent de l’Office français de la biodiversité.
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