Coulées de boue, inondations, pluies torrentielles... Après les orages intenses dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2024, plusieurs communes du Pas-de-Calais ont de nouveau été sinistrées. Le président du département a envoyé un courrier à Gabriel Attal pour réclamer une nouvelle fois la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour une vingtaine de communes.
Le Boulonnais, le Montreuillois, l’Artois, l’Audomarois et le Bassin minier. Dans la nuit du mercredi 31 juillet au jeudi 1er août 2024, aucun territoire du Pas-de-Calais n’a été épargné par l’épisode d’intenses précipitations.
Orages violents, pluies torrentielles, inondations, coulées de boue... des phénomènes d’une intensité rare qui ont cause des dégâts considérables.
Ce jeudi 1er août, Sophie Pagès, sous-préfète de l'arrondissement de #SaintOmer, s'est rendue des les communes de #AireSurLaLys, #Roquetoire, #Quiestède, #Lumbres, #Elnes, #Wavrans et #Zudausques, toutes touchées par les orages survenus dans la nuit du 31 juillet au 1er août. pic.twitter.com/wSPRUa7h1a
— Préfet Pas-de-Calais 🇫🇷🇪🇺 (@Prefet62) August 2, 2024
Dans un courrier adressé ce mardi 6 août au Premier ministre, le président du département du Pas-de-Calais réclame la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les villes et villages concernés.
Ce sont de nouvelles épreuves pour nos concitoyens qui viennent s'ajouter aux inondations de l'hiver dernier. La solidarité nationale s'était alors exprimée pleinement. Aujourd'hui, je vous sollicite donc de nouveau afin que l'état de catastrophe naturelle puisse être reconnu pour les communes touchées.
Jean-Claude Leroy, président PS du Pas-de-Calais
Soit un peu plus d’une vingtaine, selon une liste non exhaustive que nous nous sommes procurée.
Ce classement est indispensable et urgent selon Jean-Claude Leroy, président du Pas-de-Calais, alors que de nombreux sinistrés se relèvent à peine des inondations historiques de novembre et janvier derniers.
"Ils ont le moral dans les chaussettes"
C’est notamment le cas d’Aire-sur-la-Lys. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2024, la commune a été la plus foudroyée de France selon l’institut Keraunos, avec 229 éclairs recensés. “Plus de 70 maisons ont de nouveau été sinistrées par les inondations”, déplore Jean-Claude Dissaux, maire de la commune. En cause, les sols gorgés d’eau et le ruissellement. “L'eau trouvait des passages qu'on n'avait jamais vus pour rejoindre son lit”.
70 maisons de nouveau sinistrées, et 70 familles démoralisées. “Ce sont des gens qui vivent cette situation pour la 3ème fois en 8 mois. Ils ont le moral dans les chaussettes”. La reconnaissance de catastrophe naturelle pour sa commune est primordiale. “Cela permet aux sinistrés d'avoir un engagement de l'état et d'obtenir un remboursement auprès de leur assurance”.
Si l’Etat répond favorablement à cette demande, la commune d’Aire-sur-la-Lys serait pour la 3ème fois reconnue en état de catastrophe naturelle depuis novembre 2023. Une situation qui devrait se reproduire de plus en plus, selon le maire. “À la fin du siècle dernier, on a retrouvé dans les archives municipales des inondations qui avaient un peu la même morphologie. Ce cycle a déjà existé, mais est ce que le changement climatique va accentuer ? Je le pense malheureusement". Mais Jean-Claude Dissaux l’assure : hors de question de se résigner. "Nous allons tout faire pour trouver des solutions pérennes et éviter ainsi que cela ne se reproduise”.