L'association Calais Food Collective a assisté en direct à une installation de lourds rochers le long du canal, dans la zone entourant le point de distribution d'eau du centre ville. Une manoeuvre qui repousse encore en marge les exilés du littoral, s'indigne le collectif.
Le procédé n'est pas nouveau, mais il scandalise toujours autant les associations. Les bénévoles du collectif franco-britannique Calais Food Collective ont assisté, ce 1er mars, à une installation de lourds rochers le long du canal. Cette zone, comme le signalent les militants "entoure le point de distribution d'eau du centre-ville".
"Il s'agit manifestement d'une tentative pour empêcher les personnes exilées de trouver un endroit où dormir dans le centre-ville, ainsi que de compliquer le travail des ONG, juge l'association. (...) Ces rochers sont à l'image de la politique brutale de la mairie à l'égard des personnes exilées et de leur installation."
Le dépôt de rochers, "c'est monnaie courante"
Cette stratégie d'exclusion urbaine avait déjà été relevée et documentée régulièrement par le photoreporter Louis Witter, auteur d'un livre sur la situation des exilés du littoral, paru le 3 février.
Une politique d'autant plus décriée par les collectifs avec le retour du froid : il neigeait à Calais ce 28 février. "Au lieu de tenter de fournir un abri ou une aide adéquate aux personnes vulnérables, ils choisissent d'utiliser leur argent pour créer un environnement hostile où il est difficile de se reposer et d'avoir un accès à de l'eau potable" fustige le Calais Food Collective.
En 2021, à l'occasion d'un rapport consacré au traitement réservé aux exilés de Calais, l'organisation Human Rights Watch constatait les mêmes obstacles. "Les autorités font par ailleurs peser des restrictions légales et pratiques sur la délivrance d’aide humanitaire et sur l’accès à cette aide. (...) Toutes les personnes vivant dans les campements manquent d’eau en raison des difficultés pour y accéder."
Contactée par France 3, la mairie de Calais n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.