Dévoilé par la maire de Calais, le projet, porté par le journaliste Baptiste Vendroux, vise à réunir les trois clubs rivaux de la ville. Objectif : renouer avec le niveau du CRUFC (Calais Racing Union football club), disparu en 2017.
L’affiche est séduisante. L’Entente, Beau-Marais et Grand Calais Pascal, trois clubs centenaires aux identités bien distinctes, main dans la main. Comme un symbole de ce qu’aurait pu devenir le CRUFC, finaliste de la coupe de France en 2000.
L’idée a germé dans l’esprit de Baptiste Vendroux, Calaisien d’origine, pendant le premier confinement. "J’ai toujours baigné dans l’univers du football, c’est dans mon ADN et Calais, c’est mon sang, explique le jeune homme. Je me suis senti investi d’une mission. La maire, Natacha Bouchart, m’a accueilli et s’est montrée très réceptive".
Mutualisation des entraînements
Mais pas facile pour ce journaliste sportif installé à Paris, de convaincre les présidents des clubs en question. "Forcément, au début, il y avait des crispations, d’autant que pour eux, j’étais une personne extérieure, précise Baptiste Vendroux. Mais ils ont su mettre de l’eau dans leur vin et au final, c’est une belle aventure qui nous attend". Un an de travail plus tard et l’association « Calais Ambition Football 2030 » voit le jour.
Dorénavant, les 600 jeunes des clubs impliqués devront suivre la même formation en semaine. Le week-end, ils rejoindront leurs groupes respectifs pour jouer les matchs officiels. Pour Baptiste Vendroux, il faut en finir avec la "guéguerre de clochers" entre les clubs – qui continueront à percevoir leur subvention – et rendre le football accessible à un plus grand nombre. "C’est pas simple quand on a 12 ou 13 ans d’être mis de côté si on n’a pas le niveau. Grâce à la mutualisation des entraînements, on pourra prendre le temps qu’il faut pour aider les jeunes un peu moins doués". Une façon aussi de conserver les meilleurs joueurs calaisiens pour éviter qu’ils partent ailleurs.
"Remettre Calais sur la carte du football français"
Même si tous les ingrédients semblent réunis, le tout nouveau président du comité l’assure, il va falloir « manger son pain noir » pendant quelques temps. "Il ne faut pas compter sur un retour de Calais en National 3 (équivalent de la 5ème division) avant les dix prochaines années", prévient-il.
En attendant, l’association peut compter sur les équipes féminines, "plus structurées" que les masculines et dont l’objectif est de rejoindre le championnat de France de deuxième division d’ici deux ans. "Ici, les gens sont entiers, c’est ce que j’aime comme ambiance, s’enthousiasme Baptiste Vendroux. Les vrais acteurs de ce projet, ce sont les Calaisiens. C’est eux qui vont nous permettre de remettre Calais sur la carte du football français".