Les migrants du centre de Bailleul, dont la création a été annoncée par le gouvernement lundi, y seront hébergés environ huit jours avant d'être "orientés" vers un autre lieu, a annoncé mardi le préfet du Nord.
Qualifié de "centre de premier accueil", il pourra accueillir 85 migrants, dans un ancien hôtel Formule 1 à proximité immédiate de l'autoroute A25 Lille-Dunkerque, dans une zone industrielle, ouvert en réalité en juillet et abritant aujourd'hui 43 demandeurs d'asile. "C'est un centre qui répond à une urgence sociale à savoir la présence de migrants notamment du Puythouck, dans Grande-Synthe", près de Dunkerque, a expliqué le préfet Michel Lalande lors d'une conférence de presse, en allusion au bois du Puythouck, où vivent dans des conditions précaires environ 300 migrants.
En annonçant la création de ce centre et de celui de Troisvaux (Pas-de-Calais) lundi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait principalement mis en avant la situation à Calais, où se trouvent 400 à 700 migrants selon les sources.
Différent des CAO
Ce centre de Bailleul sera bien distinct des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), a souligné le préfet. "Les CAO étaient éloignés des lieux de vie" comme Calais ou le Puythouck. "Quand on disait aux migrants "on va vous envoyer très loin, dans le reste de la France", il n'était pas certain que nous n'ayons pas des échecs dans la prise en charge", a dit M. Lalande.
Autre différence: un passage raccourci à "huit jours". Durant ce laps de temps, un migrant sera "hébergé, sa situation évaluée avec le personnel de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) et de la préfecture du Nord et il sera orienté vers un lieu qui correspond à sa situation administrative". "C'est un lieu de passage et pas un lieu où l'on se maintient comme dans un effet de trappe, qui est la faiblesse de notre dispositif actuellement", a relevé le représentant de l'Etat.
Alors que M. Collomb avait chiffré à 300 places la capacité des deux sites, le préfet a indiqué qu'il restait "encore une grosse centaine de places à trouver" ailleurs dans la région. Bailleul ne pourra accueillir en effet que 85 personnes et "il y aura jusqu'à 120 places" à l'abbaye de Belval à Troisvaux. Le maire de cette commune rurale de 300 habitants avait confié lundi que l'hébergement ne pourrait excéder 60 migrants.