Le gouvernement français s'interroge sur les préparatifs mis en place au Royaume-Uni, en particulier à Douvres, pour organiser le passage de la frontière dans la perspective du Brexit, a affirmé mardi le ministre de l'Action des Comptes publics, Gérald Darmanin.
"Vous me posez la question de savoir comment nos amis britanniques se sont préparés ? Nous ne le savons pas et nous avons quelques interrogations", a déclaré M. Darmanin en réponse à une question d'un député à l'Assemblée nationale.
"Nous avons reçu Monsieur le ministre en charge du Brexit (Michael Gove, venu le 30 août à Calais, NDLR) sur le sol français. Nous lui avons montré ce que nous pouvons faire et nous sommes désormais intéressés de connaître ce qui se passera, notamment à Douvres", a encore ajouté le ministre.
Préparatifs sur la côte française
Alors que la date prévue du Brexit est le 31 octobre, la France a lancé depuis plusieurs mois ses préparatifs pour encadrer les échanges commerciaux et de personnes dans les points de passages vers le Royaume-Uni, en particulier à Calais, Dunkerque et sur la façade bretonne.
Au total, 600 douaniers sur les 700 annoncés sont "recrutés, formés et en poste", a rappelé M. Darmanin. Des parkings géants ont été construits et une frontière "intelligente" mise en place pour tenter d'éviter les embouteillages aux frontières, alors que "4 millions de camions passent chaque année entre Calais et le Royaume-Uni", a-t-il insisté.
Des tests en conditions réelles doivent être réalisés dans les prochains jours pour vérifier que tout est prêt, notamment ce jeudi à Caen, le 17 septembre à Calais au niveau du tunnel, et le 24 sur les ports de Calais et Dunkerque, a indiqué Bercy.
Mercredi, lors d'une réunion dédiée à Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe a demandé à ses ministres "le renforcement des actions afin d'inciter les opérateurs économiques et les particuliers à intensifier leur préparation" à un Brexit sans accord.
L'Union européenne a prévu qu'en cas de Brexit dur, elle mettrait immédiatement en place des contrôles douaniers, des inspections de sécurité alimentaire et de vérification des normes européennes aux frontières avec le Royaume-Uni.
De son côté, Londres travaille notamment à ouvrir de nouvelles voies de passage via d'autres ports que celui de Douvres.