Brexit : la France en pénurie de vétérinaires dédiés aux frontières, notamment à Calais et Dunkerque

Le ministère de l'Agriculture n'est pas en mesure d'avancer des chiffres sur le nombre de vétérinaires dont les autorités auront besoin, au moment du Brexit...

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La France manque de vétérinaires pour mener les contrôles sanitaires aux frontières lors de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a révélé lundi le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.

"Aujourd'hui, 40 postes équivalent temps plein sont mis au budget 2019, est-ce que cela est suffisant ? Je ne le pense pas", a déclaré le ministre devant la commission spéciale Brexit de l'Assemblée nationale, présidée par le député des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges (Modem).

 

Six sites en manque, dont Calais

"A ce jour, il n'existe pas d'infrastructure dédiée au service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire sur les sites de Calais, Dieppe, Caen-Ouistreham, Cherbourg, Saint Malo ou Roscoff" a dit le ministre. "Et les points d'entrée de Dunkerque, Le Havre et Brest devront faire également évoluer les infrastructures de contrôle existantes".

Les services du ministère sont en train de mener une "enquête interne" pour "préparer" un scenario de Brexit sans accord dans ces neufs points d'entrée.

Mais selon lui, cette enquête a seulement permis pour l'instant de "dimensionner" les infrastructures temporaires qui seront mises en place d'ici le 30 mars. 

 

3 millions de camions dans les Hauts-de-France

A plus long terme, pour quantifier les besoins des neuf sites, le ministre est resté évasif.

"Nous n'avons pas la certitude de combien il en faudrait, et je n'ai aucun arbitrage pour vous dire combien il en faudrait" a-t-il avoué aux députés, inquiets.

Sur le volume d'entrée de camions de marchandises en France venant du Royaume-Uni, le ministre a indiqué que "dans les Hauts-de-France, c'est 3 millions de camions, et en tout c'est 3,5 millions de camions", dont 100.000 devront être contrôlés.

"Le temps de contrôle, c'est 15 à 45 minutes par lot, car ils contrôlent les camions trois par trois" a-t-il ajouté, en précisant qu'un travail était en cours avec les trois régions concernées, Hauts-de-France, Normandie et Bretagne ainsi qu'avec les gestionnaires des ports et du tunnel sous la Manche pour préparer le terrain.

"80% des marchandises d'origine animale ou végétale expédiées du Royaume Uni passent aujourd'hui par la liaison du détroit de Dunkerque ou Calais" a-t-il dit. "C'est là que va se focaliser le travail". 

 

Appel à des vétérinaires non français ?


"Jusqu'à aujourd'hui, les marchandises étaient échangées librement entre nos deux pays, donc aucun personnel dédié à ces contrôles du ministère n'était positionné sur ces points-là", a-t-il expliqué.

Devant l'inquiétude des députés, notamment celui de Calais Pierre-Henri Dumont (LR), le ministre a évoqué la possibilité de "contrôles à distance sur les produits de pêche" et le recrutement "de vétérinaires non français".
 
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