Jean-Marc Puissesseau, directeur du port de Calais, accuse Chris Grayling, ministre britannique des Transports, de comportement "irrespectueux". Après une dispute, il annonce vouloir le bannir du port. Car celui a prévu de détourner le trafic maritime de Calais, en cas de Brexit sans accord.
"Le secrétaire aux transports, Chris Grayling, n’est plus le bienvenu à Calais" a déclaré, ce mardi, à la presse anglaise, le Président du port, Jean Marc Puissessau. Une colére face au plan britannique de détourner une partie du trafic maritime, pour contourner le port de Calais, en cas de Brexit sans accord.Cette déclaration s'est faite après une dispute avec Chris Grayling. Celui ci, lui ayant confirmé avoir attribué des contrats à trois entreprises, dans le but de contourner les "possibles" embouteillages à Calais.
Les Britanniques craignent un engorgement à cause des contrôles, alors que le scénario de leur sortie de l'Union Européenne n'est pas encore connu. M. Grayling envisage de transférer des marchandises vers le port belge d'Ostende, grace à trois compagnies : Brittany ferries, DFDS et les Anglais de Seaborne (une compagnie qui n'a pas encore de bateau).
"Ce n'est pas juste du tout, c'est complètement irrespectueux. Je ne veux plus le revoir ", a déclaré Jean-Marc Puissesseau au Daily Telegraph.
S'adressant au Telegraph, mardi, il a ajouté : "Nous n'avons pas demandé le Brexit, mais nous avons dépensé de l'argent pour que le trafic circule régulièrement."
"M. Grayling est venu nous voir en novembre et nous a demandé si nous serions prêts. Nous lui avons dit oui" . La direction du port de Calais, a déjà dépensé prés de 6 millions d'euros, pour anticiper les nouvelles obligations de contrôles douaniers et vétérinaires, dans le cadre du Brexit.
Colère partagée avec Eurotunnel
Jean-Marc Puissesseau n’a pas été le seul à exprimer son mécontentement face aux projets du gouvernement britannique. Jacques Gounon, directeur d'Eurotunnel, a déclaré que "l'attribution de ces contrats aux autres transporteur de ferry, constituerait une violation unilatérale de l'accord de concession avec Eurotunnel".Le gouvernement britannique aurait envisagé de verser à un cabinet d'avocats 800 000 £, en prévision d'une action en justice intentée par Eurotunnel.