Les contrôles douaniers risquent d'être renforcés dans les ports de la région.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a confirmé mardi le renforcement des effectifs de douaniers dans les ports des Hauts-de-France, jugeant nécessaire de se préparer à une absence d'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
J’ai participé au comité de pilotage Brexit présidé par @GDarmanin. Lors de cette réunion, le Ministre a annoncé la création d’un bureau des douanes à #Calais. Je suis satisfaite de cette annonce qui démontre que ma demande formulée auprès du Gouvernement a été entendue. pic.twitter.com/CMnfQlTAvF
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 2 octobre 2018
Il faut qu'on "se prépare à un Brexit dur, un Brexit 'hard', c'est-à-dire pas de lien juridique avec nos amis anglais", a déclaré M. Darmanin en marge d'un comité de pilotage sur le Brexit à Calais..
"On ne sait pas ce qui va se passer et c'est pour cela qu'on se prépare au pire. En tous les cas, c'est l'hypothèse sur laquelle le Premier ministre m'a demandé de travailler", a poursuivi le ministre des Comptes publics, qui chapeaute les Douanes.
Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d'ici au sommet européen des 18 et 19 octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l'UE mais les négociations patinent, suscitant des craintes d'une absence d'accord.
En cas de compromis, une période de transition sera mise en place jusqu'à fin 2020, avec des conséquences moins rudes et immédiates pour les entreprises comme pour les autorités. En cas d'échec, une rupture brutale interviendrait dès mars 2019.
Renforcement douaniers au Havre et à Calais
Un tel cas de figure serait problématique pour "l'Union européenne" mais aussi pour "la France", "qui entre Le Havre, Dunkerque, Calais et le tunnel" sous la Manche "a des liens privilégiés par sa géographie avec la Grande-Bretagne", a souligné mardi Gérald Darmanin.
Je préside aux côtés du Préfet du Pas-de-Calais, de la direction des @douane_france et de la Maire de Calais @NatachaBouchart le 2ème Comité de pilotage du #Brexit. Nous avons des défis à relever pour protéger à la fois le marché commun européen et la compétitivité de nos ports ! pic.twitter.com/0EVcnOEC6H
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 2 octobre 2018
"Pour cette raison, nous nous préparons", a ajouté le ministre, en confirmant le renforcement des effectifs douaniers dans les ports des Hauts-de-France, notamment "Au Havre, à Dunkerque et à Calais".
Selon Bercy, 700 douaniers supplémentaires vont être recrutés sur trois ans, dont une partie via un système de contractualisation, pour permettre des recrutements plus rapides. Ces emplois seront dans leur quasi totalité affectés au Brexit.
En parallèle, Gérald Darmanin a annoncé la mise en place de scanners "permettant de faire le travail des Douanes en amont", notamment un appareil "qui permettra de scanner les trains" dans le tunnel sous la Manche sans les arrêter, "les trains de marchandises notamment".
Ne pas boucher les ports
Enfin, des terrains pourraient être aménagés en amont du port ou du tunnel pour effectuer les contrôles et les opérations de dédouanement, "sans bloquer les axes routiers" et "sans engorger" le transit.
"Si jamais on congestionnait les ports, eh bien les flux de marchandises iraient ailleurs, notamment chez nos amis belges et néerlandais", a mis en garde le ministre, en rappelant que de nombreux emplois en France étaient liés à la logistique.