Calais : la mort de Manal, Soudanaise de 25 ans retrouvée dans un sac de sport, toujours inexpliquée

L'enquête se poursuit concernant la mort de Manal Ali Adam, la jeune Soudanaise dont le corps a été retrouvé dans un état de décomposition avancée, à Calais, en décembre dernier. Les obsèques de la jeune femme ont eu lieu la semaine dernière, mais les causes de décès ne sont toujours pas établies.

Elle avait 25 ans, venait de se marier. Le 20 décembre dernier, le corps de Manal Ali Adam était retrouvé sans vie, dans des conditions insoutenables. Recroquevillé dans un sac de sport, lui-même enfoui sous un tas de détritus, dans un appartement de Calais.

Trois mois après la découverte de son corps, on ignore toujours les causes de son décès. S'agit-il d'une mort naturelle ou non ? Comment le corps de Manal s'est-il retrouvé dans un sac ? En décembre, l'autopsie pratiquée sur le corps de la jeune femme n'avait presque rien donné, en raison de l'état de décomposition avancée.

"Des analyses biologiques complémentaires sont en cours, mais cela prend beaucoup de temps et les experts sont peu nombreux", indique aujourd'hui Pascal Marconville, procureur de Boulogne-sur-Mer. Cet examen anatomo-pathologique va s'intéresser au tissu et aux cellules du corps, afin de révéler ou non s'il y a des lésions. Des analyses macroscopiques et microscopiques qui révéleront peut-être la cause du décès.

Où est passé le locataire de l'appartement ? 

En attendant le résultat de ces examens, les enquêteurs cherchent à retrouver l'homme qui louait l'appartement dans lequel le corps de Manal a été trouvé. "Elle venait de se marier au Soudan, elle était venue en France pour rejoindre son mari", explique Nadine Ruban Bleu, artiste bénévole au sein du Secours Catholique. 

Son mari - a priori le locataire de l'appartement - est introuvable depuis le mois de décembre. De nationalité soudannaise également, il aurait quitté la France. "Nous avons lancé une note d'intention qui a été diffusée via Europol", indique Pascal Marconville. "Il est recherché dans toute l'Europe, mais il circule beaucoup. On a eu deux ou trois signalements", poursuit-il.

Son témoignage permettrait peut-être d'en savoir plus sur les raisons du décès de Manal. Mais étant donné qu'aucun élément ne permet pour le moment d'affirmer le caractère non-naturel du décès, les enquêteurs ne peuvent que partager un signalement et non un avis de recherche. Aucune contrainte ne peut ainsi être utilisée pour l'amener à témoigner. 

Les obsèques

Les obsèques de Manal Ali Adam (née Manal Abdalla Ebud Adem), ont été organisées la semaine dernière, en présence de proches et de bénévoles associatifs. "On était nombreux, c'est bien", précise Nadine Ruban Bleu. La jeune femme a été enterrée dans le quartier des indigents du cimetière de Calais.



Nadine Ruban Bleu, présente aux obsèques, est en contact avec sa famille, restée au Soudan. "Ils étaient soulagés, je crois, de voir que l'on avait suivi les rites musulmans", explique l'artiste. Une cérémonie pleine d'émotion, lors de laquelle les participants ont récité des prières. Une première étape du deuil, en attendant de faire toute la lumière sur la mort prématurée de cette jeune femme.