Une oeuvre du graffeur anglais Banksy a été recouverte de peinture. Elle valait sans doute des milliers d'euros...
Quelques coups de rouleaux de peinture et on n'en parle plus. Ou plutôt si, on en parle... Une œuvre du street-artiste anglais Banksy a été recouverte de peinture lors de la rénovation d'un immeuble de Calais. Le propriétaire voulait redonner un coup de neuf à son mur. Il a sacrifié ce qui est considéré par beaucoup de connaisseurs comme une oeuvre d'art. Un graffiti que certains rêveraient d'avoir sur leur mur.
Ce pochoir qui était une imitation du célèbre tableau "Le radeau de la méduse" de Géricault avait été posé discrètement par Banksy en décembre 2015. Il rendait hommage aux milliers de migrants qui tentent de passer en Angleterre. Le propriétaire était conscient de la valeur de ce pochoir mais affirme n'avoir reçu aucune aide pour la préserver ou la mettre en valeur. "Tout le monde veut protéger cette oeuvre, mais personne ne veut s'en occuper".
Calais : Banksy au bout du rouleau https://t.co/SGVu05vx9Q via @nordlitt
— rebecca roll (@rebeccaroll22) 9 septembre 2017
Le patron de l'entreprise de rénovation se défend aussi dans Nord-Littoral : « Des gens nous posent sans arrêt des questions, prennent des photos, nous disent que ce n'est pas normal, etc. Mais nous, on a un client et on fait notre travail. Et puis, ce monsieur, il est quand même libre de faire ce qu'il veut, non ? C'est son mur, après tout... » En décembre 2015, la ville de Calais avait pourtant annoncé vouloir protéger les oeuvres de Banksy avec du plexiglas.
Effacée ou protégée ?
Ce n'est pas la première fois qu'une oeuvre de Banksy est effacée. En 2014, à Clacton-on-Sea (Sussex), un graffiti "tagué" à la bombe et au pochoir montrant des pigeons brandissant des pancartes face à un oiseau d'une autre couleur avait été jugé raciste et offensant par les autorités locales et avait reçu un coup de rouleau de peinture.
Angleterre : un graffiti de Banksy dénonçant la xénophobie effacé car jugé... "raciste" - France 3 Hauts-de-France
Le célèbre graffeur anglais Banksy fait feu de tout bois actuellement dans son pays. Après avoir peint une nouvelle oeuvre dans une rue de Folkestone, dimanche - qui crée depuis l'effervescence dans la ville - l'artiste a récidivé peu de temps après dans la station balnéaire de Clacton-on-Sea, dans l'Essex, à une centaine de kilomètres au nord-est de Londres.
En 2016, dans un hôtel jamaïcain, des peintres avaient recouvert une oeuvre du street artiste valant 4,6 millions d'euros. Même chose à Cheltenham en 2016.
A d'autres endroits, on est plus précautionneux, l'oeuvre "Kissing Coppers", peinte sur le mur d'un pub de Brighton, a été revendue 575 000 $ (environ 456 000 euros) aux enchères à Miami, aux Etats-Unis. Il a alors fallu pour cela "découper" soigneusement le morceau de mur sur lequel l'oeuvre avait été peinte. A Folkestone, dans le Kent, les autorités locales n'ont pas hésité à poser une plaque de plexiglas pour protéger un graffiti de Banksy.
2 oeuvres encore visibles à Calais
A Calais, il reste deux autres oeuvres de Banksy visibles. Elles ont été réalisées au même moment que celle qui a été effacée. L'une représente Steve Jobs dans l’ex- «jungle» , l'autre est la silhouette d’un enfant avec sa valise, qui regarde au loin, en direction de l’Angleterre.