Le tribunal de grande instance de Paris, qui avait saisi sur la légalité de la fermeture du magasin, s'est déclaré incompétent.
Comment ouvrir un magasin le matin et accueillir ses clients avec le sourire quand votre entreprise vous fait vivre un véritable ascenseur émotionnel, entre annonce de fermeture et revirement soudain ?
Ils arrivent pas à se rendre compte que psychologiquement, c'est pas possible !
C'est la situation très inconfortable dans laquelle sont plongés, depuis mardi dernier, les salariés du magasin New Look de la Cité Europe à Coquelles, près de Calais.
"On a eu un choc d'apprendre qu'on était licenciées du jour au lendemain" rappelle Marjorie Clipet, vendeuse pour l'enseigne britannique. Mais les employés ont à peine le temps de s'y résigner qu'"on reçoit un autre mail et on nous dit 'Non, en fait le bail a été renouvelé'. Ils arrivent pas à se rendre compte que psychologiquement, c'est pas possible !"
Le tribunal de grande instance de Paris a été saisi pour se prononcer sur la légalité de cette fermeture, annoncée mardi dernier pour le samedi qui suivait. Mais alors qu'il devait rendre son verdict ce mardi, le tribunal s'est déclaré incompétent pour juger la procédure de fermeture des magasins de Calais et Rouen, et renvoie vers un tribunal de commerce.
Les salariés doivent donc rouvrir jeudi jusqu'au 31 décembre et ont même reçu de nouveaux stocks, mais ils ne savent toujours pas dans quelles conditions ils vont être licenciés. Ils ont prévu de se réunir demain pour décider de ce qu'ils feront à la réouverture.
Retravailler pour "l'entreprise qui vous méprise"
"Imaginez un peu l'état d'esprit dans lequel on peut réouvrir un magasin alors qu'on vient de nous annoncer qu'on fermait !" s'insurge Fabrice Obaton, secrétaire du syndicat Solidaires Pas-de-Calais, "que derrière il faille retravailler pour l'entreprise qui vous méprise complètement, qui vous traite de manière inhumaine !"
L'enseigne britannique avait annoncé mercredi dernier la fermeture de 21 de ses 29 magasins français, ainsi que la suppression des deux tiers des 400 emplois. Les boutiques de Calais et Rouen sont censées être les premières à fermer.