Depuis 6 heures, les forces de l'ordre procèdent à l'évacuation d'un camp de plusieurs centaines de migrants installés dans des hangars situés route de Saint-Omer à Calais, non loin du centre hospitalier.
Depuis 6 heures ce matin, environ 300 policiers procèdent au démantèlement d’un camp rassemblant au moins 650 migrants installés dans des hangars situés au bout de l’impasse Magnésia à Calais. Parmi eux, une trentaine d’enfants.
Plusieurs bus étaient alignés tôt ce matin pour prendre en charge les migrants et les envoyer vers différents centres d’accueils. "Ceux appartenant à des familles sont mis à l’abri dans le Pas-de-Calais", assure la préfecture, tandis que les "migrants isolés (…) sont conduits vers des centres situés dans d’autres régions françaises".
Ordonnance d'expulsion
Sur instruction du ministre de l’intérieur, la préfecture indique que cette opération de "mise à l’abri" découle d’une décision de justice
Sur mon instruction et à la suite d’une décision de justice, le @Prefet62 procède ce matin à l’évacuation d’un campement illicite à #Calais.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 4, 2021
Merci aux forces de l’ordre mobilisées et aux agents qui assurent leur mise à l’abri. pic.twitter.com/zKbgicrhGw
Le propriétaire du terrain avait saisi le président du Tribunal Judiciaire de Boulogne-sur-Mer et une ordonnance d’expulsion avait été rendue le 27 mai dernier. Des maraudes avaient été effectuées ces derniers jours pour "proposer aux migrants intéressés une mise à l’abri dans différents centres d’accueil et d’hébergement du Pas-de-Calais".
"Ces occupations ont généré des troubles graves à l’ordre public, à la tranquillité publique, en particulier pour les 50 familles riveraines résidant à proximité. Un problème croissant de salubrité publique a par ailleurs été constaté".
Dans un communiqué de presse, la préfecture du Pas-de-Calais précise que le nombre de migrants présents sur le site "a considérablement augmenté ces dernières semaines", générant "des troubles graves à l’ordre public, à la tranquillité publique, en particulier pour les 50 familles riveraines résidant à proximité".
En début de semaine, une rixe au couteau entre une trentaine d’occupants des lieux avait éclaté, faisant quatre blessés.
"On ne comprend pas pourquoi cette politique continue"
Les associations d'aide aux migrants dénoncent une fois ce plus ces pratiques et regrettent le manque de solutions perennes. "De toute façon les personnes se déplacent, elles vont ailleurs. C'est un parcours sans fin. On ne comprend pas pourquoi cette politique continue, tout le monde tourne en rond: les exilés, les autorités et les associations", a réagi François Guennoc, président de l'Auberge des migrants.
"On ne comprend pas pourquoi cette politique continue, tout le monde tourne en rond: les exilés, les autorités et les associations".
Selon lui, plus de 1 500 migrants se trouvent actuellement à Calais, dont 800 avaient trouvé refuge dans les hangars de l'impasse Magnésia. "Ce qui est plus grave, c'est qu'à chaque fois les personnes perdent des affaires personnelles – une tente, une couverture - et on doit travailler d'autant plus pour leur offrir le minimum", a-t-il dénoncé.
Xavier Bertrand veut éviter une nouvelle "Jungle"
"Il y a aujourd’hui un nouveau camp qui est en train de se reconstituer sur Calais, avait déclaré Xavier Bertrand jeudi 3 juin sur RTL. Je demande le démantèlement de ce camp". Le président de région veut à tout prix éviter qu’une nouvelle "Jungle" se crée à Calais.
"On ne s’est pas battus avec Natacha Bouchart (maire de Calais, ndlr) pour obtenir le démantèlement de la Jungle de Calais - 9000 personnes y étaient exploitées par des passeurs - pour laisser se reconstituer ça", a dénoncé Xavier Bertrand.
Un nouveau camp est en train de se reconstituer à #Calais. Je demande le démantèlement de ce camp et qu’il y ait en permanence des brigades maritimes franco-britanniques ou un dispositif de type Frontex pour ne pas que la Manche devienne un cimetière à ciel ouvert. pic.twitter.com/MGa0kEklFz
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) June 3, 2021
Le président de région a également plaidé pour l'arrivée de renforts sur place, en coopération avec les Britanniques. "Je demande qu’il y ait en permanence des brigades maritimes franco-britanniques ou un dispositif de type Frontex. On a des centaines et des centaines de personnes qui passent chaque jour la Manche, certains y laissent leur vie. Je ne veux pas que la Manche devienne un cimetière à ciel ouvert comme a pu l’être la Méditerranée".
Après les évacuations de ce matin, les hangars de l’impasse Magnésia devraient être démolis ce vendredi 4 juin dans l’après-midi.