Distribution de repas à Calais : les associations sceptiques face aux annonces du gouvernement

Dès la mi-février, l'Etat sera chargé de la distribution des repas aux migrants de Calais. Actuellement, une vingtaine d'associations se charge de cette mission. Ce passage de témoin  ne semble pas vraiment convaincre migrants et associatifs. 

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Changement imminent pour la distribution de repas aux migrants de Calais. D'ici quinze jours, l'Etat sera en charge des différents points où se distribuent des repas. Actuellement, on en compte cinq dans les rues de Calais, tenus par des bénévoles. Face aux annonces du gouvernement, associations et migrants restent dubitatifs.



En tout ce sont 2500 repas qui sont cuisinés chaque jour par les bénévoles d'une vingtaine d'associations. Parmi elles, le Refugee community kitchen et l'Auberge des migrants par exemple. "Distribuer autant de repas, c'est compliqué et ça prend du temps, pour n'importe quelle structure, même si elle est gérée par le gouvernement", analyse Paula Gallardo du Refugee community kitchen. Même scepticisme du côté de François Guennoc, de l'Auberge des migrants : "C'est très difficile de travailler dehors en raison des intempéries."

François Guennoc rappelle également que la prise en charge de cette opération par le gouvernement ne rétablira pas forcément la tranquilité lors des distributions : "Les migrants sont très stressés par les conditions de vie, la violence, la pression policière. C'est donc difficile d'avoir le calme dans les files d'attente, on pense que ça ne sera pas facile pour l'Etat."

Empêcher les "points de fixation"



A partir de la mi-février, ceux qui se trouvent derrière les fourneaux et au service seront salariés plutôt que bénévoles. Une association est pressentie pour prendre le relai : la Vie active. Déjà présente sur les lieux du temps de la jungle. Cette structure associative agit régulièrement pour le compte de l'Etat. 



Autre changement, les distributions seront déplacées à l'extérieur de la ville de Calais. La raison ? Empêcher la création de points "de fixation", comme l'a expliqué Gérard Collomb"Le message que je veux faire passer, c'est que, si on veut aller en Grande-Bretagne, ce n'est pas ici qu'il faut venir", a lancé le ministre de l'Intérieur. Cela ne semble pas dissuader les migrants de rester dans Calais. "Nous, on veut aller en Angleterre, c'est notre but donc on ne veut pas aller dans d'autres villes", déclare l'un d'entre eux. 

Les associations ne disparaîtront pas entièrement du territoire calaisien. Elles poursuivront leur mission en distribuant des tentes, des couvertures ou des produits d'hygiène aux migrants, des actions qui ne seront pas menées par l'Etat. 




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