Malgré des négociations en cours avec un médiateur envoyé par le gouvernement, les grévistes et les associations de soutien aux migrants de Calais maintiennent la pression. Une manifestation, soutenue par EELV, s'est tenue ce 13 novembre.
Cela fait plus de 30 jours que Ludovic Holbein et Anaïs Vogel ont cessé de s'alimenter. Leur compagnon de grève, le père Philippe Demeestère, 72 ans, a dû renoncer après 3 semaines de privation. Pour l'instant, cette grève de la faim en soutien aux exilés du littoral de Calais n'a pas de date d'arrêt. Les discussions avec le médiateur envoyé sur place, Didier Leschi, n'ont pas donné satisfaction aux grévistes et à l'ensemble des associations rangées derrière leurs revendications.
Une médiation infructueuse
Ils défendent toujours "trois revendications élémentaires" : la fin des expulsions des personnes exilées pendant la trêve hivernale, la fin de la dégradation et de la confiscation de leurs effets personnels et l’ouverture d un dialogue entre autorités et associations pour que celles-ci puissent distribuer des biens de première nécessité.
Pour le médiateur, interviewé par La Croix, il est impossible d'envisager l'arrêt complet des expulsions sans engendrer un nouveau bidonville à l'image de l'ancienne "jungle de Calais". "Je suis très respectueux de leur engagement militant, j’ai parfaitement conscience de ce que veut dire faire une grève de la faim. (...) Maintenant, je pense qu’il faut que le sens de la vie l’emporte sur une dynamique mortifère. Le tout ou rien, c’est faire fi de la complexité du problème des migrants à Calais. À la fin, cela n’aidera personne" estime Didier Leschi.
Les écologistes entrent dans le mouvement
Mais sur place, grévistes et associations, profitant du projecteur médiatique braqué sur eux, maintiennent la pression. Un rassemblement a eu lieu ce 13 novembre à 14h, devant l'église Saint-Pierre, où sont toujours hébergés Ludovic Holbein et Anaïs Vogel. Une quinzaine d'associations comme l'Auberge des Migrants, la Cabane Juridique ou le Calais Food Collective ont répondu présentes. "Les organisations mobilisées invitent les citoyennes et citoyens qui le souhaitent à se joindre au cortège ou bien, s’ils ne peuvent venir à Calais, à exprimer leur soutien sur les réseaux sociaux avec le #Faimauxfrontieres" précise le communiqué.
La section Nord-Pas-de-Calais de Europe-Ecologie-Les-Verts avait également annoncé son soutien et sa présence dans les rangs des manifestants. EELV "regrette que les propositions faites par le médiateur désigné par le gouvernement, Didier Leschi, ne soient pas de nature à répondre à la gravité de la situation des femmes et des hommes exilés et à l’améliorer durablement".
A #Calais nous participons à la mobilisation organisée par des associations en soutien aux personnes exilées #Faimauxfrontieres pic.twitter.com/EOKEiLFDe8
— EELV Nord-Pas de Calais (@eelvNPdC) November 13, 2021
Des proches du président du parti étaient présents cet après-midi du 13 novembre comme Karima Delli, députée européenne et conseillère régionale ; Damien Carême, ancien maire de Grande-Synthe et député européen ou encore Marine Tondelier, porte-parole et conseillère régionale. Plusieurs centaines de personnes ont finalement participé à ce rassemblement.