Au lendemain de l'annonce de fermeture par le groupe Spin Master, les réactions se multiplient à Calais, ce mercredi 22 février. Un coup de massue notamment pour la cinquantaine d'employés de l'usine Meccano.
Giovanni, 33 ans et travaillant depuis sept ans à l'usine Meccano, est le seul salarié à avoir accepté de témoigner. "C'est choquant pour pas mal d'entre nous", explique-t-il devant le site de Calais, ce mercredi 22 février.
S'il ne pensait pas à une telle fermeture, le trentenaire dit toutefois avoir eu quelques doutes : "Au niveau du personnel, on avait beaucoup d'intérimaires et ça s'en allait au fur et à mesure. Donc, on commençait à sentir le vent tourner… Mais de là à ce qu'on nous annonce ça, comme ça, non."
On pense aussi à notre famille, aux enfants qu'on doit nourrir. On se demande comment ça va se passer, on est dans l'attente [...] On espère surtout qu'il y aura un repreneur.
GiovanniSalarié de l'usine Meccano à Calais
Calais et Meccano, une histoire d’amour de plus 50 ans
D'après le calendrier annoncé par le groupe canadien Spin master, ayant racheté l'usine en 2013, l'usine devrait fermer ses portes au Printemps 2024.
Sur le marché de Calais, ce matin, la nouvelle fait beaucoup parler. "C'est moche, ça va encore mettre des gens au tapis […] Celui qui fait ce travail depuis des années, suivant l'âge qu'il a, il va retrouver où du travail ?", questionne un Calaisien.
"Ça fait bizarre", confirme à son tour une habitante. "Tout ferme à Calais, c'est pas évident !"
Tristesse aussi pour ce gérant d'un magasin de jouets du centre-ville.
C'est un crève-cœur pour les salariés qui vont devoir trouver un nouveau job... Mais aussi pour nous, Calaisiens, et moi, vendeur de jouets, on était attachés à la marque.
Jean-Philippe LannoyGérant d'un magasin de jouets
De multiples réactions politiques
Natacha Bouchart, maire (LR) de Calais, se dit quant à elle "scandalisée". Aujourd'hui, l'édile réaffirme sa détermination et demande l'intervention de l'État.
Pierre-Henri Dumont, député (LR) du Pas-de-Calais, estime quant à lui dans un tweet que "cette décision de fermeture est intolérable" et ajoute : "Nous devons tout faire pour maintenir l’activité sur le site."
Au niveau national, d'autres voix s'élèvent. "Quelle tristesse", estime Ségolène Royal, l'ancienne ministre, sur Twitter. "Et pourquoi pas une SCOP, une société coopérative ouvrière de production et une relance de ces jouets éducatifs qui développent l’ingéniosité. Se battre pour des solutions."
Les salariés attendent désormais de connaître les modalités du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le 2 mars prochain.