La balade des monuments hantés, une visite qui donne des frissons à Calais

Ce mercredi soir à Calais, certains se sont fait peur. La ville organisait sa première balade des monuments hantés. Une visite entre histoire et légendes qui pour sa première édition a affiché complet. Frissons garantis.

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Dans l'immense salle de bal du théâtre de Calais, les visiteurs écoutent, médusés, les explications de l'adjoint au patrimoine et de la guide conférencière. Il se dit que certains soirs dans ce théâtre, une silhouette vaporeuse se déplace dans les couloirs, des sonos s'allument sans raison, des sèche-mains se mettent en route... Il s'agirait du fantôme de Lady Hamilton. Cette anglaise, muse de nombreux peintres et maîtresse de l'amiral Nelson, le célèbre amiral de la bataille de Trafalgar, a fini ses jours à Calais en 1815.

Elle aurait été enterrée sous le théâtre, car avant sa construction en 1905 se dressait ici un des nombreux cimetières de la ville. "Parfois quand il y a des travaux dans les caves, on retrouve parfois des corps, des ossements", explique Dominique Darré, adjoint au patrimoine.

C'est l'un des organisateurs, avec le service "Art et Histoire" de la ville de la première balade hantée de Calais. Une première qui a affiché complet. Malgré un brouillard digne du fog londonien, des dizaines de promeneurs en capuche ont sillonné les rues de Calais pour une visite où le patrimoine se mêlait au paranormal.  Car les histoires extraordinaires fascinent toujours même si certains se disent cartésiens. Pourtant les témoignages de manifestations inexpliquées sont nombreux. 

 

Au pied du phare, construit sur un ancien bastion militaire en 1848, Aurélie Gomez, guide conférencière raconte que deux squelettes ont été retrouvés dans ses fondations et que l'association qui organise les visites du site perçoit régulièrement un parfum féminin dans la loge inhabitée de l'ancien gardien du lieu. "On raconte aussi que l'ancien maire d’Ardres se serait jeté depuis la septième fenêtre du phare à la fin du XIX ème siècle. Il y a eu des événements autour de ce phare qui pourraient entraîner ces manifestations surnaturelles".

Emmanuel Wadoux, lui, y croit aux fantômes. Il se présente comme "enquêteur en paranormal". Muni de son détecteur EMF, sorte de détecteur de fantôme, il visite l'église Notre-Dame de Calais, l'église dans laquelle général de Gaulle s'est marié. Son appareil émet des bips de plus en plus forts :"c'est vraiment concentré ici, dans la petite chapelle. Plus on se rapproche, plus il s'affole".

Dans la pénombre de l'édifice à peine éclairé par la lueur de quelques lampes torches, certains visiteurs perçoivent aussi d'étranges phénomènes : comme si leurs jambes étaient happées vers le sol ou un courant d'air qui les enveloppait soudain, d'autres entendent des cris d'enfants.

Dominique Darré, adjoint au patrimoine rappelle l'histoire du lieu : "Sous cette église, des corps sont enterrés et elle a été le théâtre de nombreux drames. On peut remonter jusqu'à Henri VIII, à l'époque des prêtres catholiques ont été assassinés et des enfants tués pendant la deuxième guerre mondiale. D'ailleurs, il y a quelques années les personnes qui travaillaient ici à l'accueil ont vu un petit garçon courir dans l'église au moment où elle était fermée. Elles ont couru après lui, mais elles ne l'ont jamais vu repasser."

Alors phénomènes réels ou simples vues de l'esprit ? À vous de juger. La prochaine balade des monuments hantés aura lieu le 13 mars. Attention, le nombre de places est limité : les fantômes n'aiment pas être dérangés !

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