Le combat de la famille de Mémé RC Lens pour conserver la maison de cette fan des Sang et Or

La maison d'Yvonne Dupuis, "Mémé RC Lens", est inimitable. Recouvert d'objets aux couleurs du club lensois, ses enfants espèrent pouvoir conserver cet héritage familial fort, aussi bien pour leur famille que pour le football. Mais depuis le décès d'Yvonne, le bailleur de la maison cherche évidemment à récupérer son bien.

Pendant plus de 50 ans, Yvette Dupuis alias "Mémé RC Lens" a collectionné une multitude de gadgets, goodies et de bibelots couleurs Sang et Or, faisant de sa maison un véritable temple dédié au RC Lens. Écharpes, maillots, photos de joueurs, peluches et même l'horloge collector... Tout jusqu'au mur est peint aux couleurs du club.

Mais le RCL se trouve désormais orphelin de sa supportrice numéro 1, devenue une figure incontournable de la grande famille lensoise. Yvette Dupuis est décédée le 19 janvier 2024, à l'âge de 91 ans, écharpe rouge et jaune autour du cou. Dès lors, la lourde décision de l'avenir de la maison de mineurs revient aux enfants de Mémé Lens, bien décidés à garder ce havre lensois dans la famille. "Que ce soit la famille proche ou la famille lensoise".

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Des idées pour conserver la maison

Un mois après le décès de Mémé Lens, sa famille a dû faire face à une nouvelle épreuve. La fille d'Yvonne, Dorothée, qui vit toujours dans ce logement de location, a reçu une lettre du bailleur Maisons & Cités, qui demande de libérer la maison pour pouvoir récupérer son bien. Alors pour conserver l'héritage de leur mère, les enfants d'Yvette cherchent des solutions.

"J'ai plein d'idées pour la garder", affirme Antoine Dupuis, fils de la supportrice lensoise. "Soit l'acheter, soit la colocation, etc... Mais le dernier email que j'ai reçu d'eux ils restent sur leurs positions, ils expliquent qu'ils veulent garder le bien, parce que oui, c'est à eux. Mais 50 ans ça peut pas s'effacer avec un coup de pinceau, il faut que ça reste dans notre famille." Sur son lit de mort, Yvonne a fait promettre à son fils qu'il ferait tout pour que sa sœur conserve sa maison, obtenue par son défunt mari mineur de fond, en dédommagement après un accident du travail. Et Antoine est bien déterminé à tenir sa promesse.

Ils expliquent qu'ils veulent garder le bien, parce que oui, c'est à eux. Mais 50 ans ça peut pas s'effacer avec un coup de pinceau, il faut que ça reste dans notre famille.

Antoine Dupuis, fils d'Yvonne

Le fils d'Yvonne peut raconter une anecdote sur chaque objet qui trône dans la pièce. Cette espèce de petit autel par exemple, composé d'une multitude de figurines électroniques, n'était allumé qu'en jour de match, pour porter chance aux Lensois. "Elle demandait au plus jeune d'appuyer sur un bouton. Et le seul jour où on l'a pas fait, Lens a perdu. On s'est fait pourrir comme jamais."

Le soutien des supporters

La famille d'Yvette essaie donc de médiatiser la situation. Elle lance des appels sur les réseaux sociaux, notamment sur Tik Tok où une vidéo dépasse les 100 000 vues, contacte des élus et tente de mobiliser les communautés de supporters dans toute la France. Car Yvette était appréciée, quels que soient les clubs. "L’année dernière un bus de 60 supporters Clermontois est venu avec la présidence du club. Ils ont fait la route pour apporter des cadeaux à mémé, dont une écharpe qui est partie avec elle."

Sollicité par la famille pour porter le projet avec elle, l'ancien maire de Liévin Jean-Pierre Kucheida veut y croire. "J'ai eu des contacts avec les administrateurs du Racing Club de Lens, qui sont d'accord avec moi et qui doivent persuader leurs collègues. J'ai eu également un entretien avec le directeur général de Maison et Cité qui m'a dit qu'il n'était pas contre l'idée."

Contacté, le bailleur n'a pour l'instant pas répondu à nos sollicitations. La famille reste donc dans l'attente et lance une cagnotte en ligne pour récolter des fonds avec le rêve de pouvoir racheter ce logement.