"Ma mère m'a donné un nom de yaourt !", 5 choses insolites à savoir sur Gervais Martel, président du RC Lens pendant 30 ans

Mythique président du RC Lens pendant 30 ans, Gervais Martel se confie dans un livre "Y’a rien qui va mal", dont les bénéfices sont entièrement reversés à l'association "La chance aux enfants". Il y raconte ses souvenirs et de nombreuses anecdotes qu'il a évoqués le 8 février 2024 sur le plateau de "Vous êtes formidables". L'occasion de lister cinq éléments insolites de son parcours.

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Il fut, à 33 ans, le plus jeune président d'un club de football français, club qui sera sous son impulsion champion de France en 1998. Dans son livre Y a rien qui va mal, tout comme dans l'émission Vous êtes formidables du 8 février 2024, Gervais Martel raconte ses 30 ans à la tête du RC Lens ("Ce club, c'est ma vie, c'est ma seconde famille"), mais aussi son parcours pour en arriver là.

Les bénéfices des ventes sont reversés à l'association La chance aux enfants, parrainée par Jean-Luc Reichman et dont Gervais Martel est le président. "L'objectif, se réjouit-il, c'est d'envoyer 15 000 enfants, dans 385 cars, assister aux Jeux olympiques et paralympiques cet été."

Le livre s'est déjà vendu à plus de 10 000 exemplaires et en est à sa quatrième réimpression. Gervais Martel y parle de football évidemment, mais aussi d'autres sports, lui qui est fan de tennis, de rugby et de golf ("Vous verrez qu'un jour ça va se démocratiser et qu'il y aura des centaines de milliers de golfeurs !"), de politique (sollicité "par tous les bords possibles", il a toujours refusé), et de son parcours incroyable. Découvrez cinq éléments insolites de sa vie.

1. Il doit son prénom à un pack de yaourts

"J'ai eu trois frères aînés, raconte Gervais Martel, qui sont malheureusement décédés aujourd'hui. Mes parents étaient persuadés d'avoir une petite fille. Quand mon père est arrivé à la maternité et qu'on lui a dit que j'étais un garçon, il est tombé dans les pommes."

Sa mère, qui n'avait pas préparé de prénom masculin, a regardé un peu partout dans la chambre et ses yeux se sont posés sur des yaourts... "Heureusement que ce n'était pas du fromage, sinon je me serais appelé Babybel, lance Gervais avant d'éclater de rire. Donc elle m'a appelé Gervais, qui est un beau prénom, parce que c'est un prénom qu'on n'oublie pas !"

2. Il a été chef de rayon dans une grande surface

Si Gervais Martel a su lire à cinq ans et est entré au collège à huit, il a ensuite rapidement décroché. Les études, très peu pour lui. "Je me suis vite lancé comme chef de rayon à Auchan, même si mon rêve, c'était d'être président du RC Lens, détaille-t-il. Je l'annonçais déjà à onze ans, à mon copain de classe Farès Bousdira, qui lui ambitionnait d'être joueur." 

"À peine arrivé, j'ai confondu la Toussaint et la Chandeleur et j'ai commandé 500 crêpières. Je ne me suis pas démonté, j'ai chopé tout le monde, chefs de rayons, chefs de secteur, j'ai dit : "Il faut faire des démonstrations, faut faire des crêpes !" et en deux jours on a tout vendu. Je ne lâche jamais rien."

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Gervais Martel raconte son parcours et ses trente ans à la tête du RC Lens dans le livre "Y a rien qui va mal", qu'il a présenté le jeudi 8 février 2024 sur le plateau de "Vous êtes formidables". ©FTV

3. Il a fondé Le Galibot

En 1983, Gervais Martel relève le défi de créer Le Galibot, un journal de petites annonces. Pari réussi : 24 éditions dans le Nord - Pas de Calais, la Picardie et les Ardennes, 2 800 000 exemplaires par semaine et 800 salariés.

"C'était l'ancêtre du Bon coin, explique l'ancien homme d'affaires, mais en papier. Il y avait 10 000 petites annonces chaque semaine dans tous les domaines, et du rédactionnel." Au menu, programme télé, recettes et interviews des entraîneurs du RC Lens réalisées par Gervais Martel lui-même.

"Ça s'appelait Le Galibot, précise-t-il, parce que j'ai toujours eu beaucoup de respect pour les mineurs et que c'était le nom qu'on donnait aux gamins qui descendaient au fond. D'ailleurs dans la même lignée, on a appelé le centre de formation de Lens La Gaillette, du nom de ces gros morceaux de charbon qu'on remontait de la mine."

Il faut dire que, comme il le raconte dans le livre, son père ("Il était ingénieur, il descendait tous les jours, il est décédé de la silicose.") l'a emmené avec lui au fond alors qu'il n'avait que quinze ans. "Je faisais le malin et quand je suis arrivé en bas, où tout le monde se tutoie et où tout le monde est noir par la force des choses, Italiens, Africains comme Polonais, ça m'a marqué, vous ne pouvez pas imaginer."

En 1989, Gervais Martel refera la même chose avec ses joueurs. "Je leur ai dit : « C'est votre public et vous voyez le métier qu'ils font ? Ils se saignent pour aller vous voir, vous permettre de gagner votre salaire et d'avoir une belle vie ! »"

4. Il s'est retrouvé ruiné en 2012

Si certains l'imaginent riche, Gervais Martel a investi toutes ses possessions dans le RCL. "Je suis riche, oui, mais en idées ! L'argent pour moi, c'est secondaire. Le football n'est pas un truc qui rend riche. Quand on est au premier plan, on prend des risques, c'est tout."

"Ma fortune, c'est le relationnel que j'ai avec les gens qui m'entourent, l'amour de ma femme Isabelle et de ma famille, et un chien exceptionnel. Le reste, j'en ai laissé un peu dans le milieu du foot, mais c'est la vie et ça ne m'empêche pas de manger à ma faim, ce qui n'est pas le cas de tout le monde."

5. Gervais Martel est désormais acteur !

Il était déjà musicien, pianiste rockeur fan de Chuck Berry, Little Richard et Jerry Lee Lewis, le voici désormais acteur.

"On m'a proposé d'écrire une série inspirée de mon livre, confie-t-il, un peu comme Tapie, mais j'ai refusé. Je n'aime pas trop me mettre en avant..."

En revanche, Gervais Martel a accepté d'enfiler la casquette d'acteur dans le prochain film de Gustave de Kervern, avec Yolande Moreau et Laure Calamy, Je ne me laisserai plus faire, dont la date de sortie n'est pas encore connue. "C'était un petit rôle, mais ça m'a beaucoup fait marrer. En entrant dans ce milieu que je connaissais pas, j'ai rencontré des gens exceptionnels."

Le livre Y a rien qui va mal, co-écrit avec Bernard Lions et dont les bénéfices seront versés à l'association La chance aux enfants, est publié aux éditions En exergue.

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