Un nouveau mur est en construction à Calais, à l'initiative de la préfecture du Pas-de-Calais, autour d'une station-service Total pour empêcher les migrants de grimper clandestinement dans des camions à destination de la Grande-Bretagne, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
La construction de cette "nouvelle protection" entourant la station-service, "la plus importante du Calaisis", s'est faite "à la suite d'un travail de concertation menée entre les services de l'État et le groupe Total", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais qui précise que les travaux ont été "entièrement financés par Total".
Cette "enceinte" est en cours de construction "à la demande de la préfecture", a affirmé pour sa part un porte-parole de Total. Elle remplace celle en grillage "préalablement installée autour du parking destiné à l'accueil des poids-lourds et qui avait été vandalisée à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.
"Notre unique objectif est de sécuriser le périmètre de cette station pour assurer la protection de nos clients, de nos employés et de l'ensemble des personnes qui transitent par ce lieu", a-t-il encore précisé.
Multiples incidents sur la zone Marcel Doret
Située sur la zone industrielle Marcel Doret à l'est de Calais, cette station est fréquentée chaque jour par des dizaines de camions en partance pour l'Angleterre. Ce site était "devenu un lieu de prédilection des passeurs avec de nombreuses tentatives d'intrusion dans les camions, avec parfois des chauffeurs pris à partie", a affirmé la préfecture.
"La protection et la surveillance du site mobilisaient la nuit les forces de l'ordre qui subissaient souvent des agressions", a ajouté cette source.
La construction de ce mur en béton de 3m de haut devrait s'achever en mars. Un mur "anti-intrusions" de 4m de hauteur et d'un km de long avait déjà été édifié en 2016 à l'époque de la Jungle de Calais, où vivaient entre 7.000 et 10.000 migrants, suscitant de nombreuses critiques. Sa construction avait été achevée en décembre 2016, deux mois après le démantèlement de ce bidonville.
Entre 350 et 400 migrants vivent actuellement à Calais et aux alentours dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, selon la préfecture.