Des douches permettant aux migrants de Calais de se laver ont été mises en service ce mercredi. Elles étaient réclamées depuis longtemps par les associations humanitaires.
Le dispositif permettant aux migrants de se doucher à Calais, réclamé à cor et à cri par les associations humanitaires, est opérationnel depuis mercredi matin, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le dispositif, qui est géré par l'association La vie active en tant qu'opérateur de l'État, a ouvert ce matin", a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais, qui évalue à environ 450 personnes le nombre de migrants actuellement présents à Calais et à ses alentours.
Installé dans un hangar à la périphérie de la ville, le dispositif, "évolutif", offre quatorze douches aux migrants, auxquels est fourni un kit d'hygiène ainsi que des serviettes, selon la même source.
Au début du mois, un dispositif de fortune, une douche mobile confectionnée par l'Auberge des migrants, avait été mise à disposition de ceux-ci. L'association entendait ainsi lutter contre l'apparition de maladies et leur propagation dans cette population livrée à elle-même.
Pour accéder à ces douches, les migrants doivent emprunter des navettes d'une capacité d'une vingtaine de personnes, qui les ramènent ensuite au point de départ. Les autorités entendent par là éviter "la création d'un nouveau campement".
Le dispositif fonctionne du lundi au vendredi, de 9h00 à 13h00, avec un créneau réservé aux personnes vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées).
Le hangar, un ancien dépôt de presse, est situé Route de Saint-Omer, face aux locaux du Secours catholique, non loin du centre hospitalier de Calais.
Fawad Khan, un jeune Afghan, a confié "être très satisfait de pouvoir prendre une douche et de faire sa toilette. Cela rend notre condition d'attente un peu moins pénible".
Un autre jeune Afghan, qui a été l'un des premiers à pouvoir se doucher, envisage, lui, de retourner en Italie. "Il est de plus en plus difficile d'aller en Grande-Bretagne et c'est moins difficile pour nous en Italie, surtout pour le climat, ici il fait froid et c'est trop dur", a-t-il confié.
Début septembre, en annonçant le dispositif, la préfecture avait souligné qu'il revenait à aller "au-delà de ce qui a été demandé par le juge des référés" du tribunal administratif de Lille. Celui-ci avait en effet ordonné le 26 juin, en sus de points d'eau et latrines, la mise en place de douches, mais pour les "plus vulnérables" seulement.
L'État avait fait appel, mais le Conseil d'État avait confirmé le 31 juillet l'ordonnance du tribunal administratif.