"La dérision, on avait pas encore essayé".
"Je m'appelle Vincent, et je viens prendre ma douche à Calais". le 17 août, Vincent de Coninck, chargé de du Secours Catholique à Calais poste une étrange photo de lui sur sa page facebook.
Il invite les internautes à le suivre pour dénoncer le refus des autorités d'installer des douches pour les migrants de Calais, alors qu'une décision du Conseil d'Etat les y oblige.
"Aujourd'hui, devant la non-réponse des autorités face à l'injonction du tribunal administratif puis du Conseil d'Etat, soit on continue à se battre juridiquement, soit on déprime, soit on tourne ça en dérision. Le juridique, on s'en occupe, la dépression c'est pas notre genre, et la dérision, on avait jamais essayé." explique Vincent de Coninck.
Dénoncer la logique de "l'appel d'air"
Ses publications font directement référence aux propos du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui avait jugé qu'installer un centre d'accueil de jour à Calais créerait un "appel d'air".
"C'est ridicule de penser que les migrants viennent à Calais pour une douche ! Et de penser qu'une douche va faire venir du monde. Cette façon d'analyser la question est grotesque" juge sévèrement le chargé de mission.
Alors, prenant le ministre au mot, il a appelé tous ceux qui le souhaitent à venir prendre leur douche à Calais, pour moquer le supposé pouvoir d'attraction du dispositif.
Depuis, les photos se succèdent, accompagnés du #Douches_Pour_Tous, relayées par les bénévoles du Secours Catholiques.
Un festival de la douche
"C'est pas mal suivi, on va lancer la même campagne sur twitter. Si ça prend de l'ampleur, on envisage même un festival de douche en plein air, peut-être une journée nationale de la douche mobile. Ah bah oui, pas fixe, sinon ça attire trop de monde, vous pensez bien..." ironise Vincent de Coninck.
L'action du Secours Catholique sera relayée par les associations qui travaillent avec eux sur le terrain, comme l'Auberge des Migrants ou encore Help Refugees.
"J'espère que ça piquera la sensibilité de nos responsables politiques au gouvernement, conclut le bénévole. Ils ne peuvent pas s'empêtrer dans cette vision des choses..."