La Préfecture du Pas-de-Calais a procédé ce matin à l'évacuation de plusieurs centaines de migrants installés dans un camp de la zone de la Turquerie, à Calais.
Dans la zone de la Turquerie, à Calais, c'est un ballet incessant de bus et de voitures de police. Le démantèlement du camp a commencé dès 6h30 ce matin. Une opération "rendue nécessaire par le nombre très important de migrants" selon Jacques Billant, Préfet du Pas-de-Calais.
900 migrants à Calais
537 migrants, en majorité d'origine soudanaise, ont été pris en charge par les autorités. Mais la Préfecture a comptabilisé au total près de 900 personnes présentes à Calais, "ce qui génère des problèmes et des troubles à l'ordre public avec des rixes, des utilisations d'armes blanches, des intrusions et des perturbations de toute la zone économique de la Turquerie" précise le Préfet.
Les réfugiés s'entassant dans les camps de Calais, dans des conditions de vie déplorables et dangereuses (l'autoroute A16 et une voie ferrée se trouvent à proximité), "sont aussi le fruit de l'action très forte et de l'engagement très important des forces de sécurité pour empêcher les traversées maritimes et lutter contre les réseaux de passeurs" affirme le Préfet.
C'est vraiment pour sauver des vies que tous les jours et ce matin encore, les policiers oeuvrent sur le terrain.
Jacques Billant, Préfet du Pas-de-Calais
L'opération a également été menée à la demande du propriétaire des terrains "Territoire 62", qui a saisi le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-mer. Jacques Billant ajoute : "j'ai donc décidé d'apporter le concours de la force publique aujourd'hui pour procéder à cette évacuation".
Des démantèlements multiples
Le 1er juin dernier, une vaste opération de démantèlement avait déjà été organisée sur ce même camp de la Turquerie. Un peu plus de 300 personnes avaient été prises en charge. Le Préfet du Pas-de-Calais l'assure : "on le fera autant de fois que nécessaire".
21 personnes en situation irrégulière ont été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative. Les 537 autres migrants évacués ont été emmenés par une vingtaine de bus dans des centres d'accueil un peu partout dans la région. Une opération de remise en état du site est en cours.