Installés sur un terrain privé à Calais, 350 migrants ont été évacués "dans le calme" par les forces de l'ordre ce jeudi selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Nouveau cas d'expulsion dans le Nord-Pas-de-Calais. Les forces de l'ordre ont évacué jeudi 1er juin un campement de 350 migrants installé sur un terrain privé à Calais, a appris l'Agence France Presse (AFP) auprès de la préfecture du Pas-de-Calais et d'une association de soutien aux migrants.
Selon le préfet, Jacques Billant, présent sur place, ce campement installé depuis plusieurs mois au sein d'une zone économique en cours d'aménagement à Calais et Marck (commune voisine), constituait "le plus gros site de fixation des migrants à Calais". Son évacuation, réalisée à la suite de décisions de justice rendues au mois de mars, était "absolument nécessaire" face à la "situation d'insécurité et d'insalubrité" prévalant sur le site, a-t-il souligné à l'AFP.
Cinq personnes interpellées
Selon le préfet toujours, "la totalité" des migrants présents jeudi matin ont accepté d'être acheminés vers des centres d'accueil dans les Hauts-de-France lors de l'opération, menée "dans le calme".
Cinq migrants, en situation irrégulière, ont été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative, a par ailleurs indiqué la préfecture.
"Mises à l'abri forcées"
Egalement présent mais maintenu à distance par un périmètre de sécurité, le coordinateur de l'Auberge des migrants, Pierre Roques, a dénoncé auprès de l'AFP des "mises à l'abri forcées". Il affirme avoir vu des tentes lacérées avec des couteaux et des effets personnels éparpillés par terre.
"S'ils ne montent pas dans les bus, ils sont arrêtés, ils n'ont pas le choix", a-t-il assuré. Pierre Roques a par ailleurs précisé avoir vu une cinquantaine de personnes quitter le campement par leurs propres moyens. Les migrants évacués "vont revenir à Calais dans deux-trois jours comme d'habitude et ils n'auront plus d'affaires", a déploré le coordinateur.
46 000 traversées en 2022, un record
Mercredi 31 mai, un migrant soudanais a été percuté à Marck par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre. "C'était quelqu'un qui vivait sur ce campement et ses proches traumatisés par l'événement se sont fait expulser ce matin", a déploré Pierre Roques.
Les autorités françaises revendiquent sur le littoral nord de la France de lutter contre tout "point de fixation" des exilés qui affluent depuis des années dans l'espoir de rallier les côtes anglaises.
46.000 d'entre eux ont réussi à traverser la Manche à bord d'embarcations précaires en 2022, un record. 8.000 ont été secourus dans les eaux françaises.
Avec AFP