Migrants : l'expulsion d'un camp installé sur une aire de gens du voyage réclamée par Dunkerque

La communauté urbaine de Dunkerque a demandé mercredi en référé au tribunal administratif de Lille l'expulsion de centaines de migrants installés sur une aire réservée aux gens du voyage à Loon-Plage.

Depuis l'expulsion début mai par les forces de l'ordre d'un vaste campement installé dans la commune voisine de Mardyck, au moins 300 migrants se sont installés sur cette aire de grand passage, dans l'espoir de gagner l'Angleterre.

La présence de ces migrants "compromet notre service public d'accueil des gens du voyage", a déploré à l'audience le directeur juridique de la CUD, Matthias Demonchy, indiquant qu'un groupe de 100 caravanes est attendu sur ce terrain le 25 juin.

M. Demonchy a également pointé "des problèmes de sécurité et de salubrité publique", en l'absence d'un vrai point d'eau, d'électricité et de ramassage des ordures. Rampes d'eau potable et accès à l'électricité ne sont mis en place que lorsque des gens du voyage occupent le terrain, a-t-il expliqué.

Des expulsions aux conséquences lourdes

Représentant quatre migrants installés sur cette aire, Me Lionel Crusoé a souligné que les personnes présentes avaient subi "plusieurs déplacement forcés au cours des derniers mois", autant d'expulsions qui ont de "lourdes conséquences" comme des "effets personnels perdus" ou des "tentes détruites", et qui réduisent à néant les démarches des associations.

"Dans ce dossier, l'urgence, c'est plutôt de ne pas faire droit à l'expulsion", a-t-il estimé, déplorant qu'"aucun diagnostic" social ou recensement des occupants n'ait été réalisé.

"La CUD doit s'assurer, en tant que propriétaire, que des solutions de rechange ont été dégagées", a ajouté l'avocat.

Il n'est pas question d'opposer les précarités.

Claire Millot de l'association Salam

"On ne demande pas du tout que l'aire des gens du voyage soit laissée définitivement aux exilés, il n'est pas question d'opposer les précarités", a assuré à l'AFP Claire Millot de l'association Salam, à l'issue de l'audience.

"Mais s'ils doivent bouger, qu'on leur trouve un autre endroit, avec un petit peu de dignité, un sol stabilisé, un accès à l'eau, des toilettes et une benne à ordures relevée quand elle est pleine".

Le 4 mai, les forces de l'ordre avaient évacué le plus grand campement du littoral nord de la France, installé sur des terrains privés appartenant au Port de Dunkerque, à Mardyck.

Les associations avaient alors dénoncé des expulsions qui faisaient naviguer depuis deux ans les migrants présents dans le Dunkerquois entre Grande-Synthe, Mardyck et Loon-Plage, ajoutant "à leur précarité".
  

Avec AFP

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