4 migrants, suspectés d'avoir caillassé et blessé trois gendarmes dans le Pas-de-Calais, vont être jugés en comparution immédiate

Les faits se sont produits jeudi 25 mai 2023 au petit matin à Oye-Plage (Pas-de-Calais). 38 migrants ont été placés en garde à vue. 4 d'entre eux vont être déférés ce jour.

De mémoire de gardien de la paix, jamais autant de placements en garde à vue n'avaient été menés au même moment sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais.

38 migrants ont été placés en garde à vue jeudi 25 mai 2023 pour "violences en réunion" après que trois gendarmes ont été blessés alors qu’ils voulaient empêcher une embarcation de prendre la mer.

Contacté, le parquet de Saint-Omer indique que quatre d'entre eux - quatre hommes afghans et albanais âgés d'une vingtaine d'années - vont être déférés ce vendredi 26 mai 2023 en vue d'une comparution immédiate la semaine prochaine. Les quatre migrants sont poursuivis pour des violences aggravés commises sur un militaire de la gendarmerie, avec arme et en réunion. 

Le buggy des gendarmes caillassé

La scène s’est déroulée à Oye-Plage, commune du littoral située à équidistance entre Calais et Dunkerque et connue pour être un lieu de départ emprunté par de nombreux exilés qui tentent de rejoindre les côtes anglaises.

Une soixantaine de migrants étaient présents sur la plage et s'apprêtaient à mettre à l'eau l'embarcation de fortune lorsque les forces de l'ordre sont intervenues.

Les trois gendarmes circulaient à bord d’un buggy – un petit véhicule tout terrain – lorsqu’ils ont été caillassés par des migrants dans les dunes, ce qui a entraîné la perte de contrôle de leur véhicule.

"Le pare-brise d’un des buggys a éclaté suite au jet d’une pierre", indique le parquet de Saint-Omer. Le véhicule a "fait une embardée dans des sables mous, entrainant son retournement". L’agression s’est ensuite poursuivie sur les trois gendarmes "coincés dans le buggy" avant que leurs collègues n’interviennent rapidement "pour les dégager".

Selon nos informations, les forces de l'ordre ont reçu des cailloux, ont été frappées avec des bâtons et ont été aspergés avec du gaz lacrymogène subtilisé par les migrants aux gendarmes.

 Aucun des trois gendarmes n’a été hospitalisé mais tous ont été légèrement blessés. Deux d’entre eux ont reçu des ITT – interruption temporaire de travail - de 3 et 6 jours.

Contacté ce vendredi 26 mai 2023 dans la matinée, le parquet de Saint-Omer n'a pour l'heure pas donné suite à nos sollicitations.

Des tensions exacerbées ?

Il y a un mois déjà à Oye-Plage, un gendarme avait été blessé d'un coup de couteau à la main alors qu'il était en train d'intervenir pour empêcher le départ d'une embarcation de fortune. Son artère avait été touchée et il avait du être opéré. La scène s'était déroulée au milieu de la cohue et des gaz lacrymogènes. 

Dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur ce mercredi 24 mai 2023, la maire de Calais a une nouvelle fois souhaité alerter Gérald Darmanin sur la recrudescence "d'événement gravissimes" intervenus dans le centre-ville ces derniers jours.

Des rixes entre migrants de plus en plus nombreuses selon la première édile de la ville. Une version contredite par les associations d'aide aux migrants présentes sur place. "La grande précarité des gens fait que ces problèmes arrivent de temps à autre, admet Pierre Roques, de l'association l'Auberge des Migrants. Mais il ne faut pas en faire un constat général. Ce sont les conditions de vie indignes qui créent des situations indignes”.

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