Une centaine de seniors de plus de 75 ans, oscillant entre soulagement et enthousiasme, a pu se faire vacciner au centre de vaccination de Calais dès vendredi 15 janvier.
“Vous avez mis une pellicule au moins” ? “Le droit à l’image, c’est payant !” Ralentis par l’âge, soutenus par leurs enfants, de l’humour plein les poches, ces seniors de plus de 75 ans étaient nombreux à suivre la pancarte “Vaccin Covid 19” dans ce centre de Calais. Leur but en cette matinée du dimanche 17 janvier : se faire vacciner, un peu avant les autres, contre la Covid-19.
Ouvert le 7 janvier, l'équipe soignante de ce centre a déjà vacciné plus de 1700 personnes, et ce matin, ce sont environ 100 seniors qui recevaient les premières injections. “Au départ, explique le docteur Rémi Dumont, seuls les professionnels de santé de plus de 50 ans et ceux de moins de 50 ans qui ont des facteurs de risque de faire une forme grave de la maladie Covid pouvaient se faire vacciner. Mais depuis vendredi, nous avons pris de l’avance, car nous avions des créneaux libres !“
Je suis un partisan du vaccin. Je pense que c’est la seule solution pour nous en sortir
“Dès que j’ai su, je me suis inscrit sur la plateforme", témoigne cet octogénaire déjà vacciné, venu accompagné sa femme. "Je voulais être dans les premiers ! Je suis un partisan du vaccin. Je pense que c’est la seule solution pour nous en sortir", confie-t-il, estimant être venu "en éclaireur : et maintenant c’est au tour de ma femme”.
Justement, cette dernière sort de son entretien pré-vaccinal, et se dirige vers la salle de vaccination.
Abraham, 89 ans, vient quant à lui de recevoir la première injection. “Demain, vous aurez peut-être une petite douleur au point d’injection, mais c’est tout” lui explique un membre de l’équipe des soignants.
Avant de se diriger vers la salle d’observation, dans laquelle il restera quinze minutes, il raconte, serein : “Je l’ai fait pour moi et pour mes petits enfants. J’ai perdu mon épouse il y a un an et demi ,et je suis tout seul maintenant. Mes petits enfants ne venaient plus. Ils avaient peur pour moi”, relate l’octogénaire, soulagé de voir son horizon se dégager.
Une génération qui a confiance dans les vaccins
Les injections se font "dans une bonne ambiance" détaille cette infirmière, qui ajoute : "Les patients se demandent surtout quand le vaccin fera effet. On leur explique qu’il faut une vingtaine de jours, et que dans tous les cas, il n’est efficace qu’à 50% à la première injection, et à 98% à la seconde."
Pour le docteur Dumont, cette génération des plus de 75 ans a foncièrement confiance dans les vaccins. "Ils ont peur de cette maladie. Et ils ont compris que se faire vacciner, c’est le seul moyen de s’en sortir. C’est plein de bon sens !”