Restaurants ou hôtels : la "course des garçons de café" de Calais, symbole de la relève du secteur

Ils étaient plus de 150, ce lundi 20 septembre 2021, à participer à la marche des serveurs et serveuses à Calais. L’occasion pour les anciens de l’hôtellerie-restauration, mais aussi les plus jeunes, de montrer leur attachement à ce secteur profondément marqué par la crise sanitaire.  

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Benjamin, 17 ans, est un peu nerveux. Cet élève de terminale en métiers de l’hôtellerie s’apprête à concourir pour la première fois à la célèbre "course de garçons de café" à Calais. "J’avais envie de prouver de quoi j’étais capable", explique le jeune homme. Son objectif : arriver au bout des 5 kilomètres de parcours sans renverser le contenu de son plateau – à savoir, 2 bouteilles et 3 gobelets, remplis bien évidemment à ras-bord. "Moi, j’ai une technique : je mets tout au centre, la main bien à plat en-dessous et j’écarte les doigts", nous montre l’apprenti serveur.

"Montrer qu’on est toujours là"

Pour cette 28ème édition, l’UMIH du Calaisis (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), à l’origine de l’événement, a voulu marquer le coup. "L’année dernière, la compétition a été annulée, déplore Marc Lavoisier, un des organisateurs. Et en novembre 2020, nous avons perdu le fondateur de la marche, Noël Devey, des suites du coronavirus." Une succession de mauvaises nouvelles, d’autant que l’hôtellerie-restauration fait partie des secteurs les plus affectés par la crise sanitaire. Selon Marc Lavoisier, la profession aurait perdu 30% de personnel dans le Pas-de-Calais. "Cette course, c’est pour montrer qu’on est toujours là, ajoute-t-il. Il faut continuer à partager nos valeurs."

Jonas Demasmes, lui, porte des plateaux depuis plus de quarante ans. Le service, c’est sa vie. Aujourd’hui à la retraite, cet ancien responsable d’une brasserie à Saint-Omer et neuf fois champion de la course de garçons de café à Calais, concoure pour la dernière fois. Non sans émotion. "Ce qui me manque, c’est le contact avec la clientèle, explique Jonas Demasmes. C’est un métier difficile, où on laisse ses problèmes derrière la porte. On travaille la nuit, le week-end et les jours fériés." Mais à la vue des dizaines de lycéens rassemblés pour l’événement, le sexagénaire reprend espoir. "Cela me rend heureux et enthousiaste pour l’avenir. La relève est là !"

"Une demande d’emploi tellement forte"

Au bout d’une quarantaine de minutes, ce sont bien des jeunes qui franchissent la ligne d’arrivée. Parfois, en faisant tomber quelques verres. Dix centilitres de renversés, c’est dix minutes de pénalités. Mais pour ces élèves du lycée Saint-Pierre à Calais, l’important, c’est de partager. "J’ai envie de devenir serveur, c’est un beau métier, et aujourd’hui il y a une demande d’emploi tellement forte", explique Thibaux, en classe de terminale. On offre du plaisir à des clients qui viennent au restaurant ou au bar peut-être une fois par mois. Il faut les respecter." La crise ? "Un coup au moral, c’est sûr", ajoute le lycéen. Mais tous l’affirment "On ne fait pas ça pour l’argent !" Cette course, c’est d’ailleurs pour la plupart d’entre eux, la preuve que la restauration est avant tout une passion.

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